
[Vitrine du Cameroun] – La vaste mobilisation intitulée « 100 mille jeunes derrière Paul Biya », organisée le week-end dernier à Maroua, continue de susciter la controverse. Au cœur de la polémique : l’implication présumée de mineurs dans cet événement politique d’envergure. Face à la montée des critiques, le principal organisateur, Mohamadou Atikou Kalda, sort de sa réserve.
Aucun mineur mobilisé, selon Atikou Kalda
Dans une déclaration ferme, cet homme d’affaires et militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) affirme que « plus de 450 000 jeunes » ont participé à la manifestation, mais aucun enfant mineur n’a été mobilisé.
« Nous n’avons mobilisé aucun enfant mineur. L’objectif était de rassembler 100 000 jeunes et non 100 000 mineurs », martèle-t-il. Cette mise au point intervient après la diffusion virale d’une vidéo montrant un jeune garçon, présenté comme âgé de 13 ans, affirmant avoir reçu 1 000 FCFA pour participer à l’événement. L’extrait a alimenté les critiques d’acteurs de la société civile, dont Habibou Meskine, qui parle de « fiasco » et déplore que « des enfants de moins de 12 ans aient été impliqués sans le consentement de leurs parents ».
Des manipulateurs présumés aux mains des autorités
Face à ces accusations, Atikou Kalda avance une tout autre version : « Nos adversaires ont distribué nos tee-shirts à des enfants dans les quartiers pour les filmer ensuite. Ils ont exposé la vie de ces enfants sur les réseaux sociaux sans la présence d’un parent ou d’un adulte responsable », dénonce-t-il.
Selon nos sources proches du dossier, plusieurs personnes soupçonnées d’avoir orchestré cette manipulation sont actuellement entre les mains des autorités judiciaires. D’autres individus sont activement recherchés pour avoir exploité l’image de mineurs à des fins de déstabilisation politique.
Vers une mobilisation d’un million de jeunes ?
Malgré la controverse, les organisateurs ne se laissent pas distraire. Forts de ce qu’ils considèrent comme un succès, ils annoncent déjà la prochaine étape : rallier un million de jeunes autour du président Paul Biya. « C’est un objectif ambitieux mais tout à fait possible », déclare Atikou Kalda avec conviction.
Alors que l’enquête suit son cours, une question subsiste : comment garantir à l’avenir que les mobilisations politiques se déroulent dans le strict respect des droits des enfants et de l’éthique républicaine ?






