Le Ministre de la Santé Publique a présidé le 07 février 2024 dans la salle de réunion du Centre des Opérations des Urgences de Santé Publique (CCOUSP), la réunion de présentation du protocole projet de groupe de la 2e cohorte de la formation du Cameroon Field Epidemiology Training Program (CAFETP) niveau intermédiaire, portant sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) au Cameroun.
L’état des lieux présenté par le laboratoire national de Santé Publique au cours de ladite réunion montre à suffisance que la RAM est un problème majeur de santé publique au Cameroun. La problématique de la résistance aux antimicrobiens choisit par la 2e cohorte du niveau intermédiaire du CAFETP n’est pas anodin. Il s’agit d’un problème de santé majeur de priorité mondiale car étant à l’origine d’environ 700 000 décès dans le monde chaque année. Ce chiffre pourrait atteindre 10 millions en 2050 si rien n’est fait.
C’est dans ce sillage que le Minsanté a rappelé qu’à travers l’approche « une seule santé », la surveillance sentinelle de la RAM a été mise en place dans 17 sites au Cameroun.
Dr MANAOUDA Malachie tout en félicitant les apprenants de la 2e cohorte du niveau intermédiaire de la formation CAFETP, ainsi que les encadreurs du CAFETP, pour leur audace dans le choix dudit sujet pour leur projet de groupe, a rappelé que cette enquête qui va au-delà de la surveillance sentinelle de la RAM et qui se déroulera à l’échelle nationale, permettra au Cameroun de faire un grand bond dans la maitrise de ce problème de santé publique de haute priorité, en mettant à la disponibilité des différentes parties prenantes des données factuelles sur le profil épidémiologique et les facteurs associés à la survenue RAM ; l’état de lieux de l’utilisation et de la consommation des antimicrobiens et les connaissances, attitudes et pratiques du personnel de la santé et des membres de la communauté sur la RAM. Des résultats issus de cette enquête qui devraient donc guider et orienter les différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre des activités de surveillance et de lutte contre la RAM au Cameroun.
En réitérant le rôle de coordination que joue le LNSP dans la surveillance biologique des évènements de santé publique et donc de la mise en place des stratégies de surveillance et de réponse à la RAM, le Minsanté a invité toutes les parties prenantes ainsi que les partenaires au développement à accompagner le LNSP dans ce processus qui participera à rendre le système de santé camerounais plus résilient face aux évènements de santé publique.
Il est important de noter que la résistance aux antimicrobiens (RAM) est une menace grandissante à l’échelle mondiale en raison de son impact sur la santé des populations et sur la croissance socioéconomique. Sa propagation rapide chez les humains, les animaux, les végétaux et dans l’environnement laisse des germes capables de résister à l’action des antimicrobiens et réduit la capacité à lutter contre les maladies infectieuses, induisant du même coup une augmentation de la morbidité, de la mortalité et des dépenses de santé.
En juillet 2018, le Cameroun a adopté le plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM). Le quatrième des six (06) objectifs stratégiques de ce plan consiste à optimiser l’usage des antimicrobiens en santé humaine, animale et végétale. L’une des activités planifiées pour l’atteinte de cet objectif est l’approche « une santé “.
Cette rencontre s’est déroulée en présence du Secrétaire Général du Minsanté, du Représentant de l’OMS au Cameroun, de Mme l’Administrateur du Laboratoire National de Santé Publique (LNSP), des points focaux des sectoriels (Minader, Minepia, Minepded) ainsi que des hauts responsables du Minsanté.
Rappelons que le CAFETP, programme de formation en épidémiologie de terrain se déroule selon 03 niveaux à savoir: le niveau de base (pendant 03 mois), le niveau intermédiaire (Pendant 01 an et le niveau avancé qui est un niveau master sur 02 ans. Le niveau intermédiaire se distingue par sa particularité à avoir un livrable majeur qui est de faire un projet de groupe qui adresse un problème de santé publique.
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