Cela est impossible en raison des dispositions de l’article 121-2 de ladite loi qui requiert pour les partis devant investir un candidat à l’élection présidentielle d’être représentés à l’assemblée nationale, au Senat, dans un exécutif municipal ou régional, sauf si ce dernier mobilise les 300 signatures tel que le prévoit l’alinéa 1 du même article.
Cette disposition de la loi avait été brillamment reprise par le prof Kamto au moment où il affirmait être conscient des effets du boycott des élections législatives et municipales de 2020 sur la participation de son groupe politique à la présidentielle de 2025. Sauf si en ce moment-là, il était déshabité de la haute science du droit que nous lui reconnaissons tous, il avait lui-même dit, l’interprétation la plus claire et la mieux partagée de cet article 121.
Toute la discussion/dispute autour des effets de la nature non impérative du mandat sur le concept de « représentativité » ne relèvent que des supputations spéculatoires qui ne sera sanctionnée que par la voix du juge constitutionnel, dont les décisions sont des dogmes insusceptibles de tout recourt. Seul le juge constitutionnel pourra dire avec imperium, les significations du caractère nul de tout mandat impératif et ses effets sur la représentativité politique et sur la reconnaissance de l’investiture par les partis politiques.
Il serait trop facile pour un élu de quitter un parti pour un autre et emporter de fait, aussi bien le mandat que la reconnaissance de l’investiture au parti délaissé. On ne transfère pas les élus comme ça se passe au football. (Encore même qu’au football, il faut un minimum d’entente entre les parties au transfert). On a des élus parce qu’on les a investis. C’est cela l’esprit de l’article 121-2 du code électoral. Maintenant les chances pour le professeur Kamto d’être candidat à la prochaine présidentielle restent intactes.
Il suffit qu’il soit investi par un parti remplissant les conditions de représentativité énoncées par l’alinéa 2 de l’article 121 du code électoral. Il peut aussi rassembler des signatures tel que le prévoit l’alinéa 1.2°) du même article. Cela ne semble d’ailleurs pas compliqué. Le jeune Espoir Biyong s’y est lancé dans cette voix de la candidature indépendante et semble plutôt réussir.
Tout reste possible, il y a 18 partis en mesure d’investir tout camerounais remplissant les conditions d’éligibilité en plus de la possibilité de mobiliser les signatures. Qu’est-ce qui explique toutes les mises en garde autour du rejet de sa candidature ? L’honorable Nintcheu a dit aux États-Unis qu’il n’y aura pas d’élection au Cameroun en 2025 si le prof n’est pas candidat.
Le prof est lui-même revenu sur la question en demandant à ses partisans d’être prêt à « riposter le moment venu » si sa candidature est rejetée. D’autres acteurs ont fait un hashtag #pasd’electionsans Kamto. Pourquoi cette rhétorique insurrectionnelle et belliqueuse ? Deux schémas permettent de comprendre les fondements de cette construction communicationnelle.
D’abord une logique de propagande autour de la candidature du Prof que ses partisans veulent placer au sein de l’opinion publique comme étant la candidature la plus redoutée, aussi bien par le régime en place que par les autres partis d’opposition qu’ils taxent « d’opposition de l’opposition ».
Il ferait donc peur parce qu’il pourrait gagner l’élection s’il est partie prenante. Cette impression est fausse, elle est très loin de la réalité d’une sociologie électorale au Cameroun. On ne gagne pas une élection présidentielle en contrôlant relativement une région et quelques grandes villes.
La base militante du MRC repose sur une partie de la région de l’Ouest où il est en concurrence avec le RDPC, et les autre partis politique présent dans ce territoire politique, notamment le SDF. Le Noun qui fait 54% de la région et presque la moitié de l’électorat de la région est contrôlé par l’UDC et le RDPC. Le MRC est fortement ancré dans le Moungo, le Wouri et dans le Mfoundi avec les mêmes configurations concurrentielles.
Nul ne peut gagner une élection sans cocher la case du nord affirmait le Ministre Issa Tchiroma Bakary. Le septentrion Ce territoire politique, visiblement le plus grand réservoir électoral au regard des données d’Elecam demeure contrôlé par le RDPC et ses alliés. Le grand sud demeure également contrôlé par le RDPC.
Les régions du nord-ouest et du sud-ouest le sont aussi, ce avec un SDF en perte de vitesse et orphelin de la figure du chairman Ni John Fru Ndi.
Il n’y a donc objectivement aucune raison pour le pouvoir de redouter la candidature du prof Kamto. Cette rhétorique ne sert qu’une propagande qui comme stratégie politique de communication est de bonne guerre. Mais elle est loin de la réalité. Et ceci explique la seconde logique mobilisable pour comprendre ces mises en garde insurrectionnelles.
Ce second schéma semble plus sérieux et est à redouter. C’est celui de la préparation d’une prise de pouvoir par des dynamiques insurrectionnelles et violentes. L’usage de la force populaire. L’impression qu’on a, est que le boycott de 2020 était une opération préméditée pour trouver un prétexte à l’insurrection en raison du rejet de la candidature future du MRC à l’élection de 2025
Au lieu de chercher une alliance pour l’investiture, ce qui semble clair et facilement mobilisable (des partis se disant ouvert à cela), le MRC s’évertue à imposer une candidature deboutable, appelée à être rejetée et semble n’attendre que ce rejet pour justifier la mise en ordre de bataille de ses militants. Ceci explique le pourquoi l’intense activité de préparation des militants à la révolte populaire en cas de rejet de candidature prend le dessus sur la construction des alliances.
Ce schéma semble plus sûr pour arriver au pouvoir que celui de connaitre la dure réalité des élections. Cela n’a jamais marché au Cameroun et ne marchera pas. Le Cameroun et les camerounais sont épris de paix et sauront préserver la nation de ceux qui veuillent en créer le chaos.
À tous les compatriotes, nous disons que nous n’avons qu’un seul pays. Nous n’avons pas de Plan B. Nous devons le préserver en accordant aucune oreille attentive aux sirènes de la déstabilisation qui par des dynamiques de manipulation et de désinformation tentent de construire un projet politique par le chaos dans notre pays.
Le Cameroun doit passer avant tout.
#lecameround’abord
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