
Régions les plus peuplées du Cameroun, le septentrion et l’Est concentrent, à chaque période pré-électorale, toutes les attentions politiques. Les leaders s’y bousculent, les meetings s’y multiplient, les foules s’y affichent. Car ici, le vote de masse peut infléchir une présidentielle.
Mais derrière ces scènes de liesse et de micros tendus, le Premier Secrétaire du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS) a choisi un tout autre registre. Pas de fanfare. Pas de caméras à chaque carrefour.
Serge Espoir MATOMBA opte pour une stratégie de terrain. Une immersion sobre et soutenue dans une région pourtant confrontée à des difficultés profondes : pénurie d’eau, enclavement, insécurité alimentaire, routes dégradées, chômage endémique.

Une approche en parfaite cohérence avec la pensée de Frantz Fanon, érigée en fil rouge de son engagement :
« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir. »
De Garoua à Maroua, de Ngaoundéré à Bertoua, l’homme politique va à la rencontre des populations avec un seul objectif : écouter, comprendre, noter, construire.
À l’heure où plusieurs figures politiques multiplient les apparitions médiatiques ou les prises de parole à distance, le Premier Secrétaire du PURS opte pour une approche physique, humaine et frontale : se rendre là où les routes sont encore à tracer, là où les écoles manquent, là où les populations attendent plus que des promesses.
De l’accès à l’eau à la sécurité alimentaire, en passant par l’emploi jeune, la scolarisation des filles ou encore la santé rurale, les échanges avec les citoyens sont francs, souvent intenses. Et derrière les mots recueillis, une ligne idéologique se dessine.
LE MPODOLISME EN FILIGRANE
Le PURS ne cache pas son socle doctrinal : le Mpodolisme. Un courant inspiré de l’héritage des grandes figures nationalistes du Cameroun indépendant, qui prône l’identité, l’unité et la souveraineté comme piliers de la reconstruction nationale.
Ce parti politique entend rompre avec les logiques néocoloniales encore à l’œuvre dans certains pans de la société, pour poser les bases d’un modèle plus autonome et plus enraciné.
Pour le Premier Secrétaire, cette rupture ne se décrète pas depuis un bureau. Elle se construit sur le terrain, au rythme des témoignages, au contact des réalités locales, dans la poussière et le silence des zones oubliées.
Officiellement, aucune annonce électorale n’a été faite. Mais cette tournée, dans un Cameroun en pleine effervescence politique, ne passe pas inaperçue. Certains y voient les balbutiements d’une stratégie politique en profondeur. D’autres saluent un retour salutaire du lien entre leader politique et populations rurales.

Ce qui est certain, c’est que cette présence continue, constante, dans le septentrion et l’Est, suscite curiosité, adhésion ou interrogation ,parfois tout à la fois. Et marque une différence notable dans la manière de faire campagne, ou du moins, de préparer le terrain.
Rien n’est dit avec fracas. Mais tout semble pensé avec méthode. Le PURS trace ses pas dans des zones longtemps considérées comme périphériques. Et dans chaque geste, chaque arrêt, chaque sourire échangé, il se dessine une volonté : réconcilier la parole politique avec la réalité des citoyens.
À mesure que les échéances électorales approchent, les regards se tournent vers ceux qui agissent, qui écoutent, qui construisent. Et dans cette catégorie, la tournée du Premier Secrétaire du PURS impose, lentement mais sûrement, sa propre grammaire politique.








