
[Vitrine du Cameroun] – La scène politique camerounaise est secouée par l’annonce du décès en détention d’Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), survenu le 1er décembre 2025. Âgé de 74 ans, sa mort intervient plus d’un mois après son interpellation, le 24 octobre dernier.
L’Union Européenne appelle à la transparence
La Délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun et pour la Guinée Équatoriale a exprimé sa « profonde tristesse » face à cette nouvelle, présentant ses sincères condoléances à sa famille, ses amis, et à son mouvement politique.
L’UE dans un communiqué parvenu à Vitrine du Cameroun, salue la mémoire d’Anicet Ekane comme un « militant engagé et figure du pluralisme démocratique depuis les années 1990 », et précise qu’il « laisse un vide dans le débat public camerounais ».
L’UE prend note du communiqué du ministère de la Défense annonçant l’ouverture d’une enquête pour « établir, avec précision, les circonstances du décès d’Anicet Ekane », et rappelle avec insistance sa précédente déclaration du 28 octobre 2025, sur la nécessité de « garantir la sécurité et l’intégrité physique de tous les acteurs politiques » et de « faire justice, afin de lutter contre le recours excessif à la violence et les violations des droits humains ».
L’UE en profite aussi pour appelerà la « libération de toutes les personnes détenues arbitrairement depuis l’élection présidentielle ».
Anicet Ekane, né le 17 avril 1951 à Douala, était une figure de l’opposition, co-fondateur de l’UPC-Manidem en 1995, qui est devenu le MANIDEM. Son décès en détention a provoqué une onde de choc au Cameroun.
L’opposant a été interpellé à son domicile à Douala le 24 octobre, suite aux récentes élections présidentielles. Selon des sources de son parti, le MANIDEM, des alertes avaient été multipliées auprès des autorités du tribunal militaire pour obtenir son transfert vers un hôpital mieux équipé, mais sans succès. Le parti a réclamé une évacuation sanitaire encore la veille de son décès.
De son côté, le ministère de la Défense, tout en annonçant l’enquête, a nié toute négligence, affirmant qu’il « était pris en charge de manière appropriée par le corps médical ». Le décès d’Anicet Ekane intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des détentions suite à l’élection présidentielle. L’enquête ouverte par le ministère de la Défense est attendue pour éclaircir les circonstances exactes de sa mort.









