[Vitrine du Cameroun] – Le tirage au sort de la CAN Maroc 2025 a placé les passionnés du ballon rond face à un miroir de l’histoire. Ce mercredi 24 décembre, sous le ciel d’Agadir, les Lions Indomptables du Cameroun et les Panthères du Gabon s’apprêtent à croiser le fer pour leur entrée en lice dans le groupe F.
Ce choc, bien plus qu’une simple entame de compétition, ravive les braises d’une rivalité viscérale que le temps n’a jamais su apaiser. Dans ce derby de l’Afrique Centrale, chaque mètre de pelouse sera disputé comme un héritage familial, transformant cette rencontre en un duel fratricide où le poids du passé pèse plus lourd que les ambitions futures.
Pour le Cameroun, l’enjeu dépasse la quête d’une sixième étoile. Il s’agit de briser une malédiction statistique qui défie toute logique sportive : en phase finale de Coupe d’Afrique des Nations, le géant de la zone CEMAC n’a jamais réussi à dompter son voisin gabonais.
L’histoire de ce complexe débute en 1994, en Tunisie, où les Lions Indomptables, malgré leur statut de favoris mondiaux, s’étaient cassé les dents sur une défense gabonaise héroïque, concédant un nul vierge frustrant. Ce premier acte posait déjà les jalons d’un affrontement où le prestige des noms s’efface devant l’abnégation d’un voisin décidé à ne plus courber l’échine.
Le traumatisme s’était ensuite approfondi seize ans plus tard, lors de la CAN 2010 en Angola. Dans la fournaise de Lubango, le Gabon avait réalisé l’impensable en s’imposant 1-0 grâce à une finition clinique de Daniel Cousin. Ce revers historique reste, à ce jour, l’unique victoire d’une des deux équipes en phase finale, les Lions ayant été incapables de répondre à l’impact physique des Panthères.
Enfin, le dernier chapitre de cette trilogie s’était écrit en 2017 à Libreville. Dans une ambiance électrique, le Cameroun avait tenu bon pour un nul 0-0 qui, s’il qualifiait les Lions vers leur futur sacre, éliminait cruellement le Gabon de sa propre compétition à la suite d’un arrêt miraculeux de Fabrice Ondoa à la dernière seconde.
Aujourd’hui, alors que les deux nations se retrouvent sur le sol marocain, le Gabon de Thierry Mouyouma aborde ce rendez-vous avec la certitude psychologique d’être la véritable « bête noire » du Cameroun. Portés par des cadres expérimentés et l’efficacité redoutable de Denis Bouanga, les Gabonais savent que l’étiquette de favori collée aux Lions n’a jamais résisté à la ferveur de ce derby particulier.
En face, le Cameroun doit impérativement trouver la clé pour inscrire son tout premier but face au Gabon en phase finale de CAN, une anomalie offensive qui dure depuis plus de trente ans.
Cette édition 2025 offre un contexte de rédemption inédit. Le Cameroun, bien que secoué par des mutations internes, semble vouloir s’appuyer sur sa capacité de résilience légendaire pour briser ce plafond de verre historique.
Entre la volonté farouche des Lions d’enfin marquer leur territoire et l’ambition des Panthères de rester le grain de sable dans l’engrenage camerounais, ce duel fratricide s’annonce comme l’un des sommets émotionnels de ce premier tour. Une chose est certaine : au coup de sifflet final à Agadir, l’histoire retiendra si le droit d’aînesse a enfin été restauré ou si la rébellion des Panthères a, une fois de plus, dicté sa loi.












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