[Vitrine du Cameroun] – Le Sommet Russie-Afrique, tenu les 27 et 28 juillet 2023 à Saint Pétersbourg en Russie, a frappé l’imagerie des observateurs de la scène des États par des curiosités.
Des faits apparemment anodins ainsi que des déclarations manifestement décalées qui, à l’examen superficiel, semblent annoncer et augurer des évènements et des changements brutaux dans un avenir certain. Ce sera à l’Ouest comme à l’Est. Mais ce sera surtout en Afrique.
Examinons quelques faits :
1 – Des Chefs d’État qui prennent le Taxi.
Le Président de la République du Congo, Denis SASSOU N’GUESSO a dû abandonner son avion officiel à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, pour emprunter un petit aéronef de fortune inconfortable qui allait le déposer avec sa délégation à Saint-Petersburg. Et pour cause, selon ses propres révélations devant le Président Poutine et son équipe, les propriétaires de son avion présidentiel ont essuyé le refus des assureurs de garantir la traversée vers la Russie.
La délégation congolaise n’était pas la seule dans cette situation.
2 – Des Chefs d’Etat empêchés de survol.
Plus de la moitié des Chefs d’État et de délégations, 47 au total, ont dû user de ruses et d’intelligence pour contourner les interdictions/refus de survol des pays européens. D’autres ont dû observer des escales et des heures entières dans des aéroports de transit, le temps des négociations.
3 – Des Chefs d’État qui rasent les murs.
Des Présidents que l’on sait, par leurs positions et leurs déclarations, acquis à la France et à sa politique de vassalisation, ont surpris les observateurs avertis par leur présence à ce Sommet. D’ailleurs, les contradictions qu’ils ont apporté à leurs pairs totalement engagés aux côtés de la Russie, ont suffi à étayer les raisons de leur présence à ces assises: créer la polémique et diluer leur engagement.
Le cas de Macky Sall, Président de la République du Sénégal, a été le plus patent.
4 – Des Chefs d’Etat en mission d’espionnage.
Ce Sommet a offert le spectacle des Chefs d’État en mission d’écoute et de sondage. Le cas du jeune Capitaine Ibrahim TRAORÉ qui aurait fait en coulisses, l’objet d’invectives et de menaces à peine voilées de la part de deux (2) Chefs d’État et de représentants de la Cedeao, sur la supposée implication de son pays le Burkina Faso, dans la réalisation définitive et irréversible du coup d’État du 26 juillet au Niger.
Il s’est d’ailleurs fait l’obligation d’en faire un compte rendu au président Poutine, lors de la séance de travail entre leurs deux (2) équipes.
5 – Des Chefs d’Etat qui boudent la photo de famille.
Denis SASSOU N’GUESSO de la République du Congo, Moussa FAKIR, Président de la Commission de l’Union Africaine, Umarou Sissoko AMBALO de Guinée Bissau, Macky SALL du Sénégal, AZALI ASSOUMANI des Comores, ont refusé de souscrire à l’usage naturel des assises qu’est la photo de famille. Motif : le Capitaine Ibrahim TRAORÉ du Burkina Faso et le Colonel Assimi GOITA du Mali ne sont pas, selon eux, des Chefs d’État légitimes.
6 – Des Chefs d’État qui se dédisent.
Macky SALL : En fin d’année 2022, il s’est rendu en Russie pour prier le président Poutine d’assouplir les mesures de rétorsion sur le grain avec ses partenaires européens, qui achètent le blé Russe et Ukrainien pour le revendre en Afrique. Il affirmait aussi dans la foulée que L’Afrique et notamment le Sénégal, sont dépendants du blé et du pétrole russe.
C’est le même qui, pour l’envie irrésistible d’apporter la contradiction au Capitaine Ibrahim TRAORÉ du Burkina Faso, a affirmé que son pays n’attend aucune »assistance » de la Russie.
On dirait donc que le Sénégal est un pays totalement libre qui n’aurait aucunement besoin de tirer profit du combat de la Russie contre l’Occident.
7 – Des Chefs d’Etat qui invectivent leurs pairs.
Le Capitaine Ibrahim TRAORÉ du Burkina Faso et le Colonel Assimi GOITA du Mali en ont fait les frais notamment.
8 – Des Chefs d’État qui transmettent la colère de leur Maître.
C’est en filigrane le mot fin transparu dans le compte-rendu du Capitaine Ibrahim TRAORÉ au Président POUTINE, lors de la séance de travail entre leurs équipes.
Et pour preuve, les menaces et les sanctions de la CEDEAO sont tombées moins de 48h après ses révélations.
9 – Des Chefs d’État chauve-souris.
Ce sont des Chefs d’État dont l’engagement aux côtés de l’Occident contraste avec leur présence et leur collaboration de façade avec la Russie.
Cas de Denis SASSOU N’GUESSO et Macky SALL.
10 – Des Chefs d’État va-t-en-guerre.
Ils ont pris entièrement et totalement fait et cause pour POUTINE et la RUSSIE. Leurs sorts, vies comme disparitions, sont donc liées à Celui du successeur des Tsars.
Cas du Capitaine Ibrahim TRAORÉ du Burkina Faso, du Colonel Assimi GOITA du Mali, du Pr. Faustin Archange TOUADERA de la République Centrafricaine.
11 – Des Chefs d’État empêchés par erreurs.
Cas: Ali BONGO du Gabon, Mahamat Idris ITNO du Tchad, Alassane Dramane OUATTARA de Côte d’Ivoire.
Ils ont en commun que leurs pays subissent depuis des décennies, le siège de bases militaires françaises aux portes de leurs palais. Leurs marges de manœuvres en direction de la Cause Russe et de la Cause de l’Afrique libre, sont donc réduites sinon impossibles; au risque de se faire Hara Kiri.
Pour le cas singulier du Gabon, Ali BONGO est en campagne pour sa réélection. Aucun impair ne lui serait donc toléré de la part de la France.
Pour le cas d’Alassane Dramane OUATTARA, ses déclarations outrageuses contre POUTINE et la Russie de la mi-2022 ( traitant le matériel militaire russe de »vieux et obsolète » dans la période de tensions entre son pays et la junte malienne), ses manœuvres ouvertes pour torpiller le projet de souverainisation monétaire ÉCO au profit de l’hexagone, ainsi que son troisième mandat illégal et illégitime soutenu par la France, ont rendu presque impossible un quelconque rapprochement avec la Russie.
12 – Un Chef d’État Russe omnipotent ?
L’Afrique est divisée entre la Russie et l’Occident. Les pays africains pro occidentaux, souffrent indirectement les affres de la colère russe sur ses partenaires. Les pro russes souffrent autant des conséquences des sanctions et de l’animosité de l’Occident contre la Russie. Les tièdes n’en sont pas moins épargnés. L’heure est au CHOIX: la Russie ou l’Occident.
QUESTIONS :
– La Russie a-t-elle les moyens de se défendre elle-même et l’Afrique contre l’Occident ?
– Les pays Africains ont-ils un PLAN C au cas où….?
Les risques sont grands et élevés pour toutes les positions.
Par BESSALA Valère Bertrand
Administrateur civil
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