[Vitrine du Cameroun] – Selon un nouveau rapport publié par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), plus de 3 millions de camerounais sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, soit 11% de la population.
A la fin mars 2023, 3 millions de Camerounais sont affectés par l’insécurité alimentaire. Le rapport publié le 3 mai 2023 par le MINADER indique que les régions du Nord-Ouest, Sud-ouest, Extrême-Nord sont les plus affectées. Si les deux premières régions sont affectées en raison de la crise socio-politique, l’extrême-nord quant à lui subit les affres des changements climatiques qui sont souvent manifestés par le manque d’eau, la sécheresse ou encore les inondations répétitives enregistrées ces dernières années.
« Quelques données chiffrées qui en résultent montrent que 11% de la population est en situation d’insécurité alimentaire aiguë, soit 3. 012 103 personnes. 1% de cette frange est en phase d’urgence c’est à dire 335 899 personnes contre 253 853 personnes en mars 2022, et 10% en phase de crise, soit 2 676 204 personnes », a déclaré Gabriel Mbaïrobe, ministre de l’Agriculture et du Développement Rural du Cameroun.
« Malgré ces chiffres alarmants, les efforts semblent ne pas être suffisants pour limiter ces effets. Notre planète se réchauffe et chaque Etat a sa partition à jouer car les effets des changements climatiques ne font qu’aller grandissant. Et, ce sont les plus vulnérables qui payent le prix fort de l’insécurité alimentaire relevée par le rapport du MINADER », déplore Sylvie Djacbou, Chargée de Campagne Forêt chez Greenpeace Afrique.
Les chiffres de 2023 ont connu une augmentation de 5% par rapport à 2022 ou le nombre de personnes en situation de crise alimentaire était de 2,865 millions. « Les faits parlent d’eux-mêmes. Même s’il est vrai que les conflits et la récession économique due à la pandémie COVID 19 ont joué un rôle, la croissance de ces chiffres met à nu la faiblesse d’actions gouvernementales en matière de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques. Si des mesures d’ajustement ne sont pas prises, il faudra craindre le pire pour les prochaines décennies », ajoute Sylvie Djacbou.
« Nous préconisons au gouvernement camerounais d’investir dans des solutions qui prennent en compte les droits des communautés comme l’adoption des pratiques agro-écologiques de production alimentaire, la promotion de l’agriculture familiale durable, les énergies renouvelables, les pratiques traditionnelles de gestion des terres agricoles. De plus, il est important de restaurer des terres, notamment dans les régions septentrionales comme l’Extrême-Nord », conclut-il.
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