[Vitrine du Cameroun] – Le ministre de la communication, René Emmanuel Sadi représentant du premier ministre, a présidé le 26 juin 2023 à Yaoundé, un séminaire national de sensibilisation des professionnels des médias, en présence du président du Conseil national de la de la communication (CNC), Joe Chebonkeng Kalabubse. Les assises consistaient à réfléchir sur les mécanismes d’éradication des discours de haine dans les médias aux Cameroun.
« Le présent séminaire vient à point nommé, eu égard à la dimension que les discours de haine sont en train de prendre et au péril qu’ils font planer sur la vie sociale ,la diversité qui caractérise notre pays, et qui lui vaut d’être considéré comme l’Afrique en miniature est un atout qu’il nous faut préserver à tout prix et dans cet objectif, les médias doivent jouer un rôle de premier plan c’est ainsi qu’en le faisant, ils sauront mettre à profit, au bénéfice de la République, la liberté d’entreprendre et de publier » a indiqué René Emmanuel Sadi, à l’ouverture des travaux.
En substance, le séminaire visait réfléchir sur des solutions à apporter à l’émergence du discours de haine, et envisager l’élaboration d’un code langagier permettant d’éviter ces dérives. Dans son allocution de circonstance, le président du Conseil national de la communication n’a pas manqué de rappeler l’importance de ce séminaire aux professionnels des médias « par votre participation à la présente rencontre, vous contribuez à bannir les conséquences souvent extrêmes du discours de haines que l’accentuation de la division et la radicalisation, la diminution du sentiment national, je suis convaincu que ce n’est pas ce que nous souhaitons à notre cher et beau pays ». Et de rajouter « soucieux d’une communication qui, tout en remplissant ses noble mission d’information, préserver la dignité humaine le CNC attend de ce séminaire, l’avènement d’une pratique professionnelle extirpée du discours de haine et de désinformation »
Durant ce séminaire, les participants ont été édifiés sur plusieurs thématiques. Le Pr Leka Essomba, sociologue à I ’Université de Yaoundé 1 a exposé sur le discours de haine et morale sociale, selon lui « notre diversité ethnique devrait être une source d’harmonie et de cohésion sociale comme le stipule notre Constitution, le challenge qui nous revient est de mettre fin aux discours de haine ou dans une certaine mesure les édulcorer».
Pour le Pr Charly Gabriel Mbock « les réseaux sociaux désocialisent plus et entraîne une déliquescence du tissu social car l’on constate qu’à travers cet outil internet, les échanges sont caractérisés par une prolifération de propos haineux incitant à la violence, l’exclusion, la stigmatisation ou la sédition ».
Au terme de ces échanges, des recommandations ont été engagée tant pour les pouvoir publics, que pour les promoteurs et professionnels de médias, les régulateur du de la communication sociale ,aux partis politique et à la société civile à savoir : l’élaboration des législations et des politiques publiques visant à lutter contre ce fléaux, introduire l’éducation aux médias dès la base dans les modèles d’éducation scolaires, rédiger un code éthique dans les médias, comme référent langagier permettant d’éviter les discours de haine, veiller à un encadrement des programmes et les publicités diffusés dans les médias ,promouvoir la diversité, la pluralité des opinions et la tolérance
Cette initiative prolonge la campagne de sensibilisation des acteurs des médias entamée récemment par la diffusion d’un spot audiovisuel, suivi par la production d’un avis et quelques sanctions de certains journalistes indélicats. Le concept de cafés du CNC va également dans ce sens à travers des causeries éducatives visant à renforcer les capacités des journalistes dans la conduite des débats et dans la pratique professionnel du métier en général.
Il est à rappeler que la rencontre du 26 Juin, se fonde sur plusieurs facteurs notamment, la montée en puissance du discours de haine dans l’espace public, l’interpellation des médias faite au mois de Juin 2022, par des participants d’un atelier de sensibilisation des acteurs locaux en matière de lutte contre les discours de haine organisé à Bertoua par le Mindevel et l’Unicef et enfin la prise en main par le gouvernement de ce combat, à travers la récente conférence de presse du Mincom, Minat, associés la Commission Nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.
Journaliste indépendant. Auparavant, j’ai exercé mon métier dans plusieurs journaux en ligne au Cameroun, avant de rejoindre la rédaction de Vitrine du Cameroun comme correspondant dans la région du Sud.