Pour SM. Nkolo Thade, chef de Nyamibete, une telle journée permettrait de rendre hommage aux peuples autochtones qui, malgré leur contribution essentielle à la conservation des forêts, restent marginalisés : « Les années passent, mais la situation reste la même. Nos droits peinent à être reconnus, protégés et respectés, tout comme les efforts que nous fournissons chaque jour pour protéger la forêt. Nous voulons désormais mettre en avant l’ensemble des actions que les populations autochtones et les communautés locales mènent au quotidien pour sauvegarder les forêts. Une journée sur 365 chaque année serait un grand pas pour nous permettre de célébrer les efforts des peuples de la forêt pour protéger la planète. »
Cette année, la Journée internationale des forêts est placée sous le thème « Forêts et alimentation », un axe crucial pour les communautés locales, fortement dépendantes des ressources forestières pour leur subsistance.
Stella Tchoukep, Chargée de la campagne Forêt chez Greenpeace Afrique, a souligné l’urgence d’investir dans ces populations : « L’insécurité alimentaire est l’une des préoccupations majeures de nos États africains. Protéger la forêt, c’est aussi garantir la sécurité alimentaire. Il est impératif que les financements destinés à la conservation bénéficient directement aux communautés locales et aux populations autochtones, véritables gardiennes de nos forêts. »
Une urgence face à la déforestation et aux changements climatiques Les terres forestières sont attractives pour la fertilité de leurs sols, les multiples attributions pour l’expansion agro-industrielle. Les forêts sont également détruites pour l’exécution des projets miniers et l’exploitation du bois. Malheureusement, loin de contribuer au développement local, ces projets détériorent les conditions de vie des populations rurales, ainsi que leur environnement.
« Au Cameroun, la pression sur les forêts ne cesse de croître. L’expansion agro-industrielle, l’exploitation minière et forestière accélèrent la déforestation, fragilisant les écosystèmes et menaçant la sécurité alimentaire. Ces dernières années, les changements climatiques ont entraîné des perturbations des précipitations, aggravant la baisse des rendements agricoles. Alors que le pays s’attelle à définir sa première politique foncière, il est crucial d’assurer la sécurité foncière des communautés vivant en milieu forestier. Ces populations, garantes de la sécurité alimentaire à l’échelle nationale et régionale, doivent être protégées face aux menaces liées à l’exploitation des terres », ajoute Stella T.
Des études ont montré que 74 % des ménages observent une baisse des rendements agricoles et 70 % une baisse de la qualité des sols en raison des changements climatiques. En 2023, un nouveau rapport du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) indiquait que plus de 3 millions de camerounais, soit 11% de la population, étaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
Un plaidoyer global pour protéger les forêts Le combat des communautés locales et autochtones camerounaises s’inscrit dans une dynamique plus large. Greenpeace Afrique a récemment lancé le Forest Solutions Program, un programme réunissant les trois grands bassins forestiers du monde pour promouvoir les solutions locales et assurer un financement durable aux populations qui protègent ces territoires.
À travers ces initiatives, Greenpeace Afrique et ses partenaires espèrent mobiliser les autorités et la communauté internationale pour garantir un avenir durable aux forêts du Bassin du Congo et aux populations qui en dépendent.
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