
[Vitrine du Cameroun] – Depuis 43 ans, ils sont officiellement trois à avoir pris le courage de sortir du gouvernement du Renouveau. Issa Tchiroma Bakary dans les starting-blocks, pourrait rallonger la liste.
Entre 1982, et 2025, seulement 3 ministres ont démissionné du régime éternel de Yaoundé. Pourtant nommés à une fréquence pas assez régulière, certains y restent simplement par peur de représailles. L’histoire retiendra que Garga Haman Adji, alors ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative est le premier à poser un tel acte.
Le 27 août 1992, alors que le Cameroun est en attente de la première élection présidentielle depuis le retour au multipartisme, Garga Haman Adji, haut fonctionnaire réputé intègre et doté d’une expérience administrative plutôt fournie, dans la préfectorale, au sein de la Sureté nationale et dans le monde de la finance décide de la claquer la porte.
Après sa démission du gouvernement, Garga Haman essuiera quelques foudres du régime. « C’est ainsi qu’en mai 1996, invité dans Les Heures fugaces, une émission de débat sur la radio la chaîne urbaine Crtv Fm 94, pour une discussion sur la mort de Ahmadou Ahidjo, il ne pourra dire sa part de vérité, car l’édition querellée de ce programme sera censurée ; «en raison de documents incomplets» apprend-on dans le journal Mutations. Si Garga Haman Adji continue de jouir de sa liberté de déplacement et d’expression, ce n’est pas le cas de Titus Edzoa, autre ministre démissionnaire sous le Renouveau.
Titus Edzoa quitte le bateau
Secrétaire général de la présidence de la République de juillet 1993 à septembre 1996, l’ancien médecin personnel de Paul Biya créé la sensation sur la scène politique camerounaise le 20 avril 1997 en démissionnant de ses fonctions de ministre de la Santé publique, après moins d’un an à la tête de ce département ministériel. Le chirurgien agrégé de médecine, expliquent des sources introduites, n’aurait pas du tout apprécié, que son ancien « patient », l’éjecte du fauteuil de SGPR (il a appris son limogeage de ce poste alors qu’il se trouvait en Europe) pour lui confier les rênes du ministère de la Santé publique.
De retour de la Baule en France le 20 avril 1997, il annonce sa démission du gouvernement, 8 mois après son départ de la Présidence et après 14 ans d’amitié avec Paul Biya. Plus important, il se porte candidat à l’élection présidentielle, fort de son diagnostic faisant état de la « faillite » du régime. La démission de Titus Edzoa fera davantage trembler l’establishment que quelques jours auparavant, Victor Ayissi Mvodo, collègue et « rival » de Paul Biya sous Ahidjo, avait s’est déclaré candidat au même scrutin. Avec Michel Thierry Atangana, son homme de main, Titus Edzoa est incarcéré au Secrétariat d’Etat à la Défense depuis 15 ans. Son procès vole de reports en reports, se complexifiant un peu plus à chaque audience. L’ancien Sgpr, à défaut de demander la grâce présidentielle, semble curieusement s’abriter derrière le «droit de réserve» pour ne plus éclabousser le président Biya.
Maurice Kamto se retire
Démissionnaire du gouvernement le 30 novembre 2011, le ministre délégué auprès du vice-Premier ministre en charge de la Justice, la démission de Maurice Kamto est intervenue dans un contexte post-élection présidentielle alors que le peuple camerounais attendait un remaniement ministériel. « J’ai l’honneur de porter à la connaissance du peuple camerounais ma décision de me retirer de mes fonctions de ministre délégué auprès du ministre de la Justice, à compter de ce jour, 30 novembre 2011. Cette décision n’est pas –et ne saurait en aucune manière être interprétée comme- une remise en cause de l’issue de l’élection présidentielle du 09 novembre 2011 à laquelle je n’étais du reste pas candidat. J’entends continuer, autrement, à apporter ma modeste contribution à l’œuvre exigeante, mais combien exaltante d’édification de l’avenir de notre cher et beau pays, le Cameroun, dans la paix et l’attachement aux valeurs et principes républicains », écrivait l’actuel leader du MRC.
Issa Tchiroma Bakary veut rallonger la liste
Lors d’une réunion le 23 juin avec le Premier ministre Joseph Dion Ngute, Issa Tchiroma Bakary a exprimé son désir de quitter le gouvernement. Ce geste est particulièrement notable à l’approche des élections présidentielles dans quatre mois. La décision du ministre de ne pas soutenir le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, soulève des interrogations sur ses motivations et ses ambitions politiques.
La rumeur courait depuis plusieurs semaines. Issa Tchiroma Bakary a l’intention de démissionner du gouvernement du Cameroun. Selon les informations de Jeune Afrique, le ministre de l’Emploi a été reçu par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, à Yaoundé le 23 juin, et lui a officiellement annoncé son envie de départ.

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