
[Vitrine du Cameroun] – Fou Le Camp est présenté comme un véritable phénomène artistique. Surnommé le « Fally Ipupa de la Lékié ». Originaire de l’arrondissement d’Elig-Mfomo, et plus précisément du village natal Mbanedouma 2, l’artiste joue un rôle crucial dans le paysage musical local. Il est reconnu comme la « locomotive » qui a porté le mouvement des artistes après le passage d’autres figures comme les Tsimi Toro et les Lina Show.
Le nom d’artiste « Fou Le Camp » n’est pas une simple formule, mais résulte d’une épreuve personnelle poignante. Après le décès de son père, Fou Le Camp a été confronté à des problèmes avec ses petits neveux. Ces derniers l’ont incarcéré à cause du terrain que son père lui avait légué. Après avoir remporté le procès, l’artiste a marqué sa victoire en apposant une plaque au carrefour non loin de son domicile familial, avec l’inscription « Silence carrefour Fou Le Camp ». Une manière symbolique de les chasser. Il est important de noter que ce nom est une identité d’artiste et non une invitation à quitter la scène.
Des débuts marqués par la pauvreté et l’obstination
Fou Le Camp confie être né dans une « pauvreté terrible ». Après le décès de son père, sa mère a grandement souffert pour élever sa famille. Il a commencé la musique très jeune, à l’harmonica, alors qu’il était au cours élémentaire.
Sa première tentative de percer dans l’industrie date de 1980. Il réalise son premier studio cette année-là, à Yaoundé. Le studio fut réalisé chez un certain Zawa, Sita Matundu. Malheureusement, ce produit n’a pas connu de succès ; l’artiste évoque un manque de communication ou d’autres problèmes, et il n’a même pas pu retirer son œuvre.
Cet échec le contraint à retourner au village en 1980. Déterminé à devenir artiste au Cameroun, il passe les sept années suivantes à travailler en brousse, défrichant la forêt pour l’ancien directeur de Radio Lékié. Pour ces sept années de labeur, il n’a reçu que 400 000 francs CFA.
Le redémarrage de carrière et le succès tardif
Muni de ses 400 000 francs et de sa détermination, il se rend en 2022 pour rencontrer l’artiste Lina Show. Il donne les 400 000 francs à ce dernier, qui lui permet de sortir son premier album, intitulé Les pleurs d’un Orphelin. Lina Show, ayant perçu la détresse de l’artiste, lui a rendu 100 000 francs.
C’est là que sa carrière démarre. En 2024, il réunit de petits moyens, il part chez PT Bass. C’est auprès de PT Bass que les choses ont commencé à « chauffer » pour Fou Le Camp. Il y sort d’abord des morceaux comme « Le retour au village » et « La prison » (qui relate son expérience d’incarcération). Par la suite, toujours chez PT Bass, il sort les titres « Ana » et « Championnat » qui ont connu un succès retentissant.
Une machine créative incroyable
Fou Le Camp est un musicien complet. À l’heure actuelle, il déclare avoir composé au moins 116 morceaux en moins de deux ans. Son processus de création est unique : il ne rédige rien, mais conserve toutes ses compositions dans sa tête. Il possède une mémoire impressionnante, estimant que son « disque dur » contient environ 200 morceaux non encore commercialisés, y compris des chansons qu’il a composées à l’âge de 13 ans. En studio, il est capable de créer rapidement, pouvant élaborer quatre à cinq chansons en une semaine.
Malgré son succès musical, l’artiste n’a pas encore de clip officiel. Les images visibles sur les réseaux sociaux sont des montages de spectacles réalisés à Douala. Il a tourné un clip avec la CTV à Obala, qui est resté bloqué.









