
[Vitrine du Cameroun] – Un message-fax classé « très urgent », émanant du Ministre de l’Administration Territoriale (MINAT), Atanga Nji Paul, et adressé aux Gouverneurs des Régions en date du 2 décembre 2025, annonce l’imminence d’une « actualisation » de la carte administrative du Cameroun et requiert des propositions immédiates pour la création de nouveaux départements et Arrondissements.
L’initiative, présentée comme visant à « mieux mailler le territoire national », ouvre la voie à une réorganisation territoriale, la première de cette ampleur depuis plusieurs années.
Les critères stricts de la découpe
Pour éviter la subjectivité souvent associée à de telles démarches, le MINAT a fixé une série d’éléments objectifs sur lesquels doivent s’appuyer les propositions émanant des régions. Ces critères sont cruciaux et devront impérativement être respectés et considérés dans l’ordre de priorité donné. Le facteur démographique, la taille de la population, est le premier critère à prendre en compte, soulignant la nécessité d’une administration en adéquation avec le nombre d’habitants. Vient ensuite l’étendue des unités administratives-mères, qui vise à désengorger les circonscriptions existantes jugées trop vastes.
La distance entre les unités met l’accent sur la proximité des services administratifs pour les populations, une problématique récurrente dans les zones enclavées. Les activités économiques, sociales et culturelles intègrent la vitalité et l’identité des bassins de vie, garantissant que les nouvelles unités forment des entités cohérentes.
Enfin, la disponibilité immédiate d’infrastructures est un critère essentiel qui conditionne la création d’une nouvelle unité à l’existence de locaux pouvant accueillir les « premiers services de base » et le personnel administratif (bureaux et résidences).
Impératifs stratégiques et sécuritaires
Au-delà des critères techniques, le message insiste sur des « considérations stratégiques et sécuritaires » qui devront être « particulièrement signalées » dans les propositions. Cet ajout confirme que la réorganisation n’est pas uniquement une affaire de géographie ou de démographie, mais qu’elle est intimement liée aux défis sécuritaires auxquels le Cameroun fait face, notamment dans ses zones frontalières ou celles touchées par des crises.
L’urgence du message (marquée par la mention « TRÈS URGENT » et répétée dans le corps du texte) indique la volonté du gouvernement de finaliser cette actualisation rapidement. Les propositions doivent être transmises à Yaoundé sans délai. Cette démarche, si elle est menée à terme, aura des répercussions considérables sur la carte électorale, la décentralisation et la gestion des ressources.
Elle exige des Gouverneurs une analyse fine de leurs territoires, soulevant des enjeux politiques locaux potentiels liés au changement de statut de certaines localités. Le corps des Gouverneurs est désormais mis à contribution pour un exercice d’aménagement du territoire qui, de par son caractère « très urgent » et les impératifs qui l’entourent, est une priorité du sommet de l’État.









