Maurice Kamto
[Vitrine du Cameroun] – Silencieux depuis le 12 octobre, date du déroulement du scrutin présidentiel, Maurice Kamto, ancien président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a publié une déclaration dans laquelle il lance un appel solennel au respect de la volonté populaire.
Dans un contexte de tensions croissantes, l’ancien candidat à la présidentielle invite les forces de maintien de l’ordre public à « faire preuve de discernement » et de « se garder d’assimiler à des malfrats » des citoyens « qui ont exprimé leur choix par des moyens pacifiques et refusent d’être spoliés ».
Maurice Kamto commence sa déclaration en félicitant les électeurs camerounais pour leur mobilisation massive lors du scrutin présidentiel du 12 octobre. « Les électeurs camerounais sont sortis massivement pour exercer leur droit civique fondamental en élisant un Président de la République pour le pays. Je les en félicite », écrit-il.
Toutefois, l’homme politique exprime ses préoccupations face à la montée des tensions observées depuis le jour du vote. « Les échos qui nous parviennent par divers moyens de communication publique montrent que depuis lors la tension ne cesse de monter dangereusement dans le pays », alerte Maurice Kamto.
Cette escalade serait alimentée par les inquiétudes des populations concernant plusieurs irrégularités signalées pendant le scrutin. L’ancien candidat évoque « divers actes et comportements répréhensibles posés par certains individus à l’occasion de ce scrutin, et de nature à en compromettre l’issue finale ». Ces accusations, bien que non détaillées dans sa déclaration, puisent dans les doutes qui planent sur la transparence du processus électoral.
La situation apparaît d’autant plus critique que ces tensions s’inscrivent dans un climat politique déjà fragile, où la confiance envers les institutions est régulièrement mise à l’épreuve lors des échéances électorales.
Maurice Kamto dresse un tableau sombre de la situation que traverse le Cameroun. « Les Camerounais souffrent déjà gravement » de multiples fléaux qui minent la stabilité et le développement du pays. Cette accumulation de crises humanitaires, sécuritaires et économiques constitue un contexte particulièrement sensible dans lequel se sont déroulées ces élections présidentielles.
Le natif de Baham dans la région de l’Ouest insiste sur le fait que le pays ne peut se permettre d’ajouter une crise post-électorale à ces défis déjà considérables. « Afin d’épargner le Cameroun de nouvelles tragédies, confrontations et divisions qui pourraient l’affecter durablement, il est impérieux que les résultats officiels attendus correspondent au choix des électeurs camerounais exprimés en conscience dans les urnes. Autrement dit il faut respecter le verdict des urnes », suggère-t-il.
Au cœur de la déclaration de Maurice Kamto se trouve un message central et sans équivoque : le respect du verdict des urnes. Cette exigence, formulée avec force, constitue pour lui la condition sine qua non pour éviter une nouvelle crise au Cameroun.
L’homme politique établit un lien direct entre la transparence du processus électoral et la paix sociale. En appelant à ce que « les résultats officiels attendus correspondent au choix des électeurs », il met en garde contre toute tentative de manipulation qui pourrait enflammer le pays.
Maurice Kamto adresse également un message particulier aux forces chargées du maintien de l’ordre public. Il les exhorte à « faire preuve de discernement et de la plus grande retenue ».
Cette mise en garde vise à anticiper des risques de répression contre les citoyens qui contesteraient des résultats qu’ils jugeraient frauduleux. L’ancien candidat demande explicitement aux autorités de ne pas « assimiler à des malfrats des citoyens qui ont exprimé leur choix par des moyens pacifiques ».
Plus encore, Maurice Kamto renverse la perspective habituelle sur l’ordre public. Pour lui, « ceux qui menacent l’ordre public sont ceux qui cherchent à modifier la parole des urnes et non le contraire ».
Dans la conclusion de sa déclaration, Maurice Kamto élève le débat au-delà des enjeux immédiats de l’élection. « Le Cameroun est notre nation commune. Il est notre seule nation. Il survivra à nous tous », rappelle-t-il avec solennité. Il dénonce implicitement un cycle vicieux où, « par cycle de sept ans », le pays verrait « ses chances de développement, de progrès partagé et de rayonnement international » systématiquement compromises.
Cette position reflète une préoccupation partagée par de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise, où les élections ont historiquement été sources de controverses et de contestations. Maurice Kamto place ainsi la responsabilité sur les épaules de ceux qui auront à proclamer les résultats officiels.








