[Vitrine du Cameroun] – Au détriment des communautés et du développement infrastructurel des localités concernées, l’exploitation forestière au Cameroun enrichit certaines sociétés sous le regard complice des pouvoirs publics.
Greenpeace, Gda et Saild tirent la sonnette d’alarme. Les deux Organisations non gouvernementales ont organisé de concert, une conférence de presse au sujet de la problématique de l’exploitation illégale des forêts du domaine national. Ces échanges entre les Hommes de médias et ces acteurs du secteur forestier, se sont tenus le mercredi 26 octobre 2022 au siège social de Green Development Advocates au quartier Tsinga à Yaoundé.
Le cas de la forêt de campo dans la sud Cameroun
Campo, localité située dans le département de l’Océan, région du Sud, fait l’objet d’une « destruction camouflée sous le prétexte d’un projet de développement », selon les termes employés par Greenpeace Afrique. À l’aune de l’analyse de 5 décrets signés par le ministre de la Forêt et de la Faune en date du 16 février 2022, l’ONG soutient que l’attribution des ventes de coupe accordées dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet d’implantation d’une agro-industrie de culture du palmier à huile par la société Camvert, serait frappée d’illégalité. En effet, « Selon l’article 07 du décret numéro 76 166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de gestion du domaine national, les concessions de moins de 50 ha sont attribuées par arrêté du ministre chargé des domaines et celle de 50 ha par décret présidentiel, explique Aristide Chacgom, Program Coordinator chez Green Development Advocates(Gda).
À en croire celui qui est par ailleurs juriste, l’attribution de 2500 hectares au projet Camvert à Campo s’est effectuée au mépris des textes en vigueur. « Manifestement, le ministre en signant les arrêtés d’attribution des ventes de coupe a violé la loi. Le président de la République a signé le 07 mars 2022 un décret de concession provisoire à l’entreprise Camvert sur une superficie de 39 923 hectares donnant ainsi le droit à cette entreprise de se déployer sur le terrain. Or, les arrêtés de vente de coupe en vue de l’extension des palmeraies ont été signés par le ministre bien avant le décret présidentiel », explique-t-il.
La prolifération des ventes de coupe délocalisées
Dans le jargon de l’exploitation forestière au Cameroun, une expression revient avec insistance : la vente de coupe délocalisée. D’après Clarisse Laure Fombana, secrétaire générale de l’Ong Saild, cette procédure n’est pas juridiquement encadrée et laisse libre cours des exploitations frauduleuses qui affectent non seulement les forêts, mais aussi les communautés qui exercent de moins en moins leur droit de préemption. « La législation et réglementation forestière ne définissent pas une telle catégorie de vente de coupe. Aucune dénomination de ce type n’existe dans la législation camerounaise», argumente-t-elle.
Les trois Ong Greenpeace, Gda et Saild au cours de cette conférence de presse, affirment avoir formulé un ensemble de recommandations adressées à l’Etat du Cameroun pour freiner la destruction des forêts. Si beaucoup de Camerounais se montrent encore réfractaires aux questions de développement durable, les populations paient déjà avec les changements climatiques, le prix de l’exploitation abusive de notre patrimoine naturel.
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