[Vitrine du Cameroun] – Global Landscapes Forum (GLF) a organisé le 17 septembre 2024 à Nairobi au Kenya la Conférence GLF Africa, en présentiel et en ligne. L’activité qui a rassemblé des milliers de participants issus des communautés locales, des peuples autochtones, des jeunes leaders, des décideurs politiques, des scientifiques, des innovateurs et des acteurs du secteur privé du monde entier, était axée autour du thème : « GLF Africa 2024 : verdissement de l’horizon africain ».
L’objectif était de mettre en lumière l’immense potentiel de l’Afrique à construire un avenir résilient et équitable à travers ses paysages. La conférence GLF Africa a surtout permis d’explorer dans quelle mesure l’Afrique peut revitaliser ses écosystèmes pour les générations futures et servir d’exemple à l’échelle internationale. « Alors que le monde se prépare aux conférences des Nations Unies sur le climat, la biodiversité et la désertification en 2024, l’Afrique occupe une place centrale dans les efforts visant à restaurer les paysages dégradés, à protéger la biodiversité et à construire des moyens de subsistance durables pour ses citoyens », indique le communiqué de presse de Global Landscapes Forum (GLF).
« Ensemble, nous avons le pouvoir de verdir l’Afrique et au-delà pour garantir les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la résilience climatique et la conservation de la biodiversité. La terre et la communauté sont les dénominateurs communs pour atteindre ces objectifs. Bien que la crise climatique présente d’immenses défis, l’Afrique recèle un potentiel immense grâce aux connaissances locales et autochtones, aux solutions innovantes, aux jeunes leaders, aux esprits brillants et aux technologies émergentes », a déclaré Eliane Ubalijoro, PDG du Centre de recherche forestière internationale et agroforesterie mondiale (CIFOR-ICRAF) et directrice générale d’ICRAF.
La plénière de GLF Afrique 2024 modérée par Peter Akong Minang tournait autour de la thématique : « Nouvelles frontières de l’action : Impact mondial initié à l’échelle locale ». Il est ressorti que l’Afrique qui abrite plus de 30% de la biodiversité mondiale est confrontée à des défis environnementaux majeurs, mais aussi à des opportunités uniques pour montrer la voie en matière de restauration des paysages.
D’où la nécessité de mobiliser des fonds pour financer la transition écologique du continent. A ce titre, l’Afrique a besoin de 277 milliards de dollars par an en financement climatique pour atteindre ses objectifs d’ici 2030. L’enjeu en outre était de fournir une alimentation saine et durable à tous, tout en offrant des moyens de subsistance décents aux communautés agricoles ; développer des solutions et innovations locales ; capitaliser les opportunités de l’intelligence artificielle, des données et de la technologie.
Une vitrine pour l’innovation africaine
Développé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le contexte du programme d’impact sur les systèmes alimentaires, l’utilisation des terres et la restauration est actuellement en phase pilote en Inde, au Kenya, au Nicaragua, au Nigeria et au Vietnam. L’ambition est d’accélérer la production durable, de restaurer les écosystèmes et de réduire la pression sur les forêts.
Ce cadre réunit des experts et des acteurs des paysages pour explorer la gestion intégrée des paysages et son impact sur les producteurs agricoles à petite échelle et les chaînes de valeur alimentaire. « En introduisant de nouveaux outils et approches, nous devons examiner comment les intégrer au mieux dans les systèmes fonctionnels existants pour ne pas repartir de zéro ou perturber ce qui est déjà en place sur le terrain. Nous ne voulons pas travailler en isolement. Nous voulons renforcer ce système », a déclaré Elijah Mboko, spécialiste technique national à la FAO Kenya.
En intégrant les connaissances locales aux technologies de pointe et aux dernières avancées scientifiques, le GLF crée un hub d’intelligence artificielle (IA) pour promouvoir des solutions axées sur les communautés et qui remettent en question le statu quo. Il va connecter les acteurs des paysages et créer des alliances interdisciplinaires pour favoriser la collaboration, l’innovation et le partage inclusif de connaissances.
« Nous devons concevoir des systèmes adaptés au contexte africain. Nous avons besoin de données provenant des endroits que nous essayons de comprendre pour construire de meilleurs modèles. Par exemple, pour l’ouest du Kenya, nous avons besoin d’un modèle tenant compte du contexte capable d’interpréter la culture intercalaire dans les pratiques à petite échelle », a déclaré Catherine Nakalembe, professeure associée à l’université du Maryland et directrice du Programme Afrique chez NASA Harvest.
Un aspect clé de la restauration des forêts est le planting des arbres, qui nécessite des systèmes efficaces de livraison de semences et de plants d’arbres. Lors de la session organisée par CIFOR-ICRAF intitulée : « Une plateforme de partenariat transformatrice pour les systèmes de livraison de semences et de plants d’arbres », les panélistes et participants ont exploré les principaux défis liés à la plantation d’arbres, notamment le manque de capacités techniques et de coordination entre les parties prenantes.
Ils ont souligné la nécessité de développer un marché pour les espèces d’arbres indigènes en fonction de la demande, d’impliquer les communautés par le biais d’approches participatives et de partager largement les connaissances et les ressources à travers des réseaux de parties prenantes tels que la plateforme de partenariat transformatrice naissante.
L’Afrique mise sur la jeunesse pour impulser des changements positifs
Face au boom démographique de l’Afrique, les intervenants ont souligné l’importance de s’assurer que ce dividende démographique joue un rôle actif dans la formation de l’avenir du continent. « 70% de la population africaine a moins de 35 ans. Les jeunes constituent une part très importante et critique de la population. La crise de la biodiversité et du climat nécessite une approche globale de la société ; tout le monde doit agir », a déclaré Simangele Msweli, responsable principal du Youth Leadership Program, programme de leadership des jeunes, à African Wildlife Foundation. « L’Afrique est une terre d’opportunités. L’Afrique est une terre culturelle avec un potentiel énorme pour la richesse et l’abondance. Si c’est le cas, nous ne pouvons dire que nous avons réussi que lorsque le plus petit d’entre nous est écouté, pris en charge et n’est pas laissé pour compte », ont déclaré en chœur les écrivaines et activistes Felicity Asiibi Akwa et Taiye Owo lors d’une performance de spoken-word ou poésie performée.
« Il est nécessaire de décoloniser la manière dont nous faisons la justice climatique et la restauration des terres. Tout ce qui s’est passé sur d’autres continents, tout ce que disent les donateurs et les bailleurs de fonds n’est peut-être pas la solution pour l’Afrique. L’Afrique doit proposer des solutions africaines. Il est nécessaire que les femmes participent à l’élaboration de solutions aux problèmes fonciers qui les concernent », a déclaré Deborah Oyugi, responsable des pays anglophones et du leadership en matière de protection au sein de Youth Initiative for Land in Africa (Yilaa).
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