
[Vitrine du Cameroun] – Le 6 août 2025, le Port Autonome de Kribi (PAK) lance un projet stratégique : une ligne électrique 225 kV et un poste de transformation de 180 MVA pour alimenter sa zone industrialo-portuaire. Annoncé dans un communiqué officiel du PAK, ce chantier de 35 milliards de FCFA, prévu pour fin 2026, ambitionne de faire de Kribi un hub énergétique et logistique majeur, attirant investisseurs et industries en Afrique centrale.
Le 6 août 2025, sous la présidence du ministre de l’Eau et de l’Énergie, le Port Autonome de Kribi (PAK) lance officiellement un projet d’infrastructure électrique d’envergure, détaillé dans son communiqué de presse du 5 août 2025. Situé à 35 km de Kribi, dans le sud du Cameroun, ce port en eau profonde, opérationnel depuis 2018, est une porte d’entrée vers l’Afrique centrale et le Nigeria. Selon le communiqué, le projet comprend « une ligne électrique haute tension 225 kV sur 42 kilomètres » reliant la centrale à gaz de Kribi Power Development Corporation (KPDC) à un nouveau poste de transformation 225/30 kV au port, construit par l’entreprise chinoise TBEA. Avec une capacité de « 180 MVA totaux », ce poste deviendra le plus grand du Cameroun, surpassant Nyom 2 (150 MVA).
Ce projet répond à une demande énergétique croissante. Le communiqué précise que la zone industrialo-portuaire nécessite actuellement 100 MW, avec une projection de « 330 à 400 MW » pour accompagner les futures industries. La ligne double terne et le poste, équipé de « trois transformateurs triphasés de 60 MVA chacun », garantiront une alimentation fiable grâce à une triple connexion au Réseau Interconnecté Sud (RIS) : Memvele via Ebolowa, Nachtigal et Edéa via Edea Beon, et KPDC directement. Cette configuration, décrite comme résistante à une « contingence N-2 », assure une continuité d’approvisionnement, un atout pour les industries lourdes. D’un coût de « 35 milliards de FCFA », le projet, d’une durée de 16 mois, vise une mise en service fin 2026.
Kribi se positionne comme un hub compétitif face à des ports comme Lagos ou Douala. Ses quais à -16 mètres et ses connexions multimodales en font une plaque tournante pour l’Afrique centrale, comme le souligne le communiqué : le port « est relié au réseau national des transports par un faisceau de communications multimodales ». L’électrification renforcée optimisera l’exploitation de la centrale KPDC, d’une capacité de « 216 MW », alimentée par le gisement gazier offshore de Sanaga Sud. En facilitant l’évacuation de l’énergie, notamment depuis Nachtigal, ce projet renforce l’intégration de Kribi au réseau énergétique régional, offrant aux investisseurs un accès à une énergie fiable et à des coûts logistiques compétitifs.
Retombées économiques et sociales
Le communiqué met en avant des impacts multiples : « création d’emplois directs et indirects », amélioration de l’équilibre financier du secteur électrique et attractivité accrue pour les industries à forte consommation énergétique. En alimentant la zone industrialo-portuaire, le projet soutient la stratégie d’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. Il positionne Kribi comme un hub sous-régional, bénéficiant à des pays voisins comme le Tchad ou la Centrafrique, en renforçant son rôle de porte d’entrée logistique et énergétique. Malgré ses ambitions, le projet fait face à des défis : respecter le calendrier de 16 mois, sécuriser le financement et assurer la maintenance des infrastructures. Cependant, comme le note le communiqué, ce projet « permettra de sécuriser l’approvisionnement énergétique des industries existantes et futures » et de « contribuer à l’émergence économique du Cameroun ». Ce modèle d’intégration portuaire et énergétique pourrait inspirer d’autres pays africains, comme le Ghana ou le Kenya, qui développent des zones industrielles autour de ports en eau profonde. Kribi attire déjà des investisseurs internationaux, notamment via des partenariats comme celui avec TBEA, positionnant le Cameroun comme un acteur clé de l’industrialisation africaine.
En électrifiant son port, Kribi ne se contente pas de répondre à une demande énergétique croissante : elle ambitionne de devenir la locomotive économique de l’Afrique centrale. Comme l’affirme le communiqué du PAK, ce projet « renforcera le positionnement de Kribi comme hub énergétique et logistique sous-régional ». Un pari audacieux qui pourrait faire du Cameroun un modèle d’émergence énergétique sur le continent.









