[Vitrine du Cameroun] – Du 13 au 16 décembre 2023, s’est tenue à la deuxième édition du Salon international du livre jeunesse et de la bande dessinée de Yaoundé (SALIJEY). Ce rendez-vous qui a mobilisé un peu plus de 4000 jeunes et de grands auteurs africains de la littérature jeunesse à travers des ateliers professionnels, ludoéducatifs, des concours, des prix internationaux a été couronné par un mini-marché de ventes des droits de livres de jeunesse, une première dans le continent.
Dans une interview accordée, le Directeur général des Éditions Akoma Mba et par ailleurs Commissaire général du SALIJEY, Ulrich Talla Wamba revient sur les tours et contours de cet évènement, dresse le bilan de l’édition 2023, et donne quelques perspectives.
Vous venez de clôturer la deuxième édition du Salon international du livre jeunesse et de la bande dessinée de Yaoundé (SALIJEY). Quel bilan peut-on en tirer ?
C’est avec une profonde émotion et une grande satisfaction que nous constatons avoir réussi à raviver l’espoir suscité l’année dernière, en réunissant les principaux acteurs de la chaîne du livre jeunesse en Afrique dans notre pays pour un évènement d’une telle envergure. Nos enfants ont besoin d’un espace comme celui-ci pour avoir l’opportunité de rencontrer en personne des auteurs internationaux, des éditeurs d’autres pays ou simplement des livres qui leur plaisent. Cette année, nous avons réussi à mobiliser près de 4 000 jeunes sur le site de l’évènement et dans les écoles, dépassant légèrement nos attentes initiales. Nous avons eu en dédicace près de 40 auteurs, dont plus de la moitié étaient de nouveaux auteurs. Des ateliers professionnels, des ateliers ludoéducatifs, des concours, des prix internationaux ont enrichi le programme, et pour la première fois en Afrique, nous avons organisé un mini-marché de ventes des droits de livres de jeunesse. Nous nous en réjouissons.
Quel avenir envisagez-vous pour le livre jeunesse au Cameroun ?
Le livre jeunesse au Cameroun occupe désormais une place significative dans le catalogue des principaux éditeurs du pays. Il y a 30 ans, lorsque les Éditions Akoma Mba lançaient leurs premiers livres de jeunesse “made in Cameroun”, personne n’osait s’y aventurer. Aujourd’hui, une diversité d’activités en faveur du livre pour enfants émerge localement, témoignant de la vitalité constamment croissante de l’industrie. C’est encourageant. Le SALIJEY, qui rejoint désormais le Salon international du livre de jeunesse de Conakry parmi les plus grands rendez-vous en Afrique subsaharienne dédiés à ce genre éditorial, renforce la position du Cameroun et ses ambitions futures. Je conserve donc un optimisme confirmé à ce sujet. Les parents qui prennent conscience de l’opportunité de faire découvrir également des histoires africaines à leurs enfants contribuent à cette évolution. Les mentalités ont considérablement évolué, et c’est formidable.
Quelle a été la place du numérique dans cette deuxième édition ?
Le numérique demeure l’un de nos meilleurs alliés. Il nous permet, par exemple, de faire participer des professionnels d’autres pays qui n’ont pas pu effectuer le déplacement. Nous avons ainsi eu la participation à des webinaires, à des séances de lecture à distance avec les enfants de professionnels de Guadeloupe, de l’Île Maurice, du Sénégal et de Madagascar. Ce sont des expériences uniques et volontaristes que nous souhaitons renforcer également pour les prochaines éditions. L’enjeu pour nous est de fédérer le maximum de professionnels du livre jeunesse au niveau du continent afin de réussir une meilleure organisation de cette industrie encore disparate en fonction de chaque zone géographique.
Comment imaginez-vous l’avenir du salon du livre jeunesse, et pourquoi devrait-on y participer dans les prochaines années ?
L’édition prochaine du Salon sera spéciale. Nous allons célébrer le 30e anniversaire du livre jeunesse au Cameroun dans les circuits de l’édition. C’est en effet très récent. Akoma Mba, qui est le pionnier dans ce domaine dans toute la sous-région Afrique centrale, va célébrer ce travail dense réalisé autour de trois décennies pour positionner le Cameroun aujourd’hui à cette belle position. Ce sera donc l’occasion de faire venir les pionniers du domaine, qu’ils soient au Cameroun ou à l’étranger, pour tenter d’effectuer un bilan et envisager des perspectives actuelles et lointaines pour les générations futures. Nous sommes ravis de participer à l’écriture de cette histoire aujourd’hui. Notre souhait le plus cher est que nos enfants continuent d’en bénéficier, et surtout que nous travaillions à rendre les livres pour enfants le moins cher possible afin d’encourager le plus grand nombre à lire et à grandir à travers les lectures et les livres.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’écriture d’un livre jeunesse ?
Chacun de nous possède une part d’écrivain en soi. Un écrivain est une personne qui observe son environnement avec sensibilité et qui sait ensuite transposer ces observations et émotions sur le papier. L’écrivain de jeunesse doit posséder une corde supplémentaire à son arc : il doit savoir s’exprimer spécifiquement pour les enfants, ce qui n’est pas une tâche aisée. C’est pourquoi il est vivement recommandé de lire abondamment des livres destinés aux enfants. Pour écrire pour ce public particulier, il est essentiel de se connecter à son propre enfant intérieur, de comprendre sa psychologie, son innocence, son intelligence, sa pureté, et sa soif de connaître. Cette approche constitue une recette précieuse qui peut se transformer en une qualité solide. Rencontrer enfin un éditeur spécialisé et réalisez-vous !
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