À la faveur de la journée internationale des forêts et du Salon de l’innovation pour la protection des forêts du Bassin du Congo, l’amphithéâtre Denis Maugenest de l’Université catholique d’Afrique centrale à Yaoundé au Cameroun, a servi de cadre à une conférence relative à la journée internationale de la protection des forêts célébrée jeudi 21 mars 2024. Organisée par l’ONG Green Peace, cette plateforme de réflexion s’est penchée sur les enjeux ô combien importants de la préservation du poumon vert de notre planète par ailleurs, habitat naturel et providentiel des peuples autochtones menacés.
La rencontre a réuni des experts des questions environnementales, lesquels ont débattu sur des thématiques variées, tirées du thème de cette journée : « Forêt et innovation : de nouvelles solutions pour un monde meilleur ». La présence des représentants des peuples autochtones particulièrement affectés par les activités de déforestation et de destruction de leur cadre de vie de prédilection, a permis aux participants de toucher du doigt l’ampleur du problème.
Les populations autochtones tirent la sonnette d’alarme
Solange Ngo Batoumé, représentante des Bagyeli, un peuple pygmée vivant dans le département de l’Océan, région du Sud Cameroun, a porté la voix des siens pour lancer un cri de cœur en faveur de la préservation des forêts. « La vie des peuples autochtones est rattachée à la forêt. A l’époque de nos parents, on vivait de la chasse et de la cueillette. Nous même on se faisait soigner. Nous avons perdu nos connaissances et notre pharmacopée. Avant je savais que lorsque mon enfant souffre de paludisme, je vais dans la forêt et je cueille les feuilles qui peuvent le soigner. Aujourd’hui qu’on nous a emmenés vivre en bordure de route, on nous demande d’aller à l’hôpital où nous ne sommes même pas bien pris en charge », a-t-elle déploré sous les encouragements du public.
Emboîtant le pas à cette dernière, Alice Ndo, représentante du peuple autochtone Baka, y est également allée de sa dénonciation : « L’Etat nous a privés de toutes nos activités, parce que toutes nos activités sont dans la forêt. Aujourd’hui nous avons besoin d’entretien et d’accompagnement. La forêt pour nous est sacrée, nous sommes nés dedans ; c’est notre carte d’identité. Le ministre de la Forêt et de la Faune Jules Doret Ndongo a signé un mémorandum pour qu’on ne nous chasse plus de nos forêts, mais jusque-là on n’a toujours des problèmes ».
Selon le recteur de l’Université de l’Ucac qui a donné le kick-off de ces échanges, les questions liées à la protection de la forêt sont un enjeu de survie qui devrait intéresser toutes les forces vives soucieuses du devenir de leur planète. C’est d’ailleurs dans ce sens que s’inscrit le Salon de l’innovation pour la protection des forêts du bassin du Congo, qui entend mobiliser les différents acteurs et les jeunes à la recherche de nouvelles solutions pour protéger la flore et lutter contre les effets du changement climatique.
Grâce à des professionnels issus du monde des médias, des affaires et de la politique, mus par la volonté de fournir une information vraie, crédible et exploitable pour la valorisation de la destination Cameroun, Vitrine du Cameroun est devenu une plateforme de référence au Cameroun. Contacts : vitrineducameroun@gmail.com, ou via WhatsApp +86 16695017248