[Vitrine du Cameroun] – Les habitants d’Ebolowa peinent à trouver des options décentes pour satisfaire leurs besoins naturels en public.
La capitale régionale du Sud-Cameroun, fait face à une problématique de taille : le manque criant de toilettes publiques accessibles à tous. Cette situation a de nombreuses répercussions négatives sur la population locale et le paysage urbain de la ville.
Selon les témoignages recueillis, de nombreux habitants sont contraints d’utiliser des espaces à ciel ouvert, des recoins de bâtiments ou même des rues pour satisfaire leurs besoins naturels. Cette situation porte atteinte à l’hygiène publique et à la dignité des citoyens, en particulier des femmes. « C’est une honte de ne pas avoir d’endroits décents pour aller aux toilettes. On n’a pas le choix, on doit se cacher comme des animaux », déplore Ada, une résidente d’Ebolowa.
Le manque de toilettes publiques a également des répercussions sanitaires et environnementales préoccupantes. Les déchets humains jetés dans la nature peuvent contaminer les sols et les eaux, favorisant la propagation de maladies. « Ça sent mauvais dans certains endroits de la ville à cause de cela. C’est un vrai problème d’hygiène et de santé publique », témoigne Hervé, un commerçant local.
Face à cette situation, les habitants d’Ebolowa interpellent les autorités municipales et régionales pour qu’elles prennent des mesures urgentes. La construction et l’entretien de toilettes publiques propres et accessibles sont une nécessité pour améliorer les conditions de vie dans cette ville devenue universitaire. « Nous espérons que les responsables vont enfin agir et résoudre ce problème qui perdure depuis trop longtemps », croit Ada.
Si certains sont d’avis que « la construction et l’entretien de ce type d’infrastructures n’ont jamais été une priorité dans les budgets et les plans de développement de la ville », l’expansion rapide et peu contrôlée de la ville ces dernières années a également exacerbé le problème.
Quelques initiatives ont bien vu le jour pour tenter de combler ce manque, mais elles restent très limitées. Les quelques toilettes payantes ouvertes dans les marchés sont peu nombreuses et inaccessibles pour une partie de la population incapable de débourser le franc symbolique exigé.
Il est donc question de sortir des propagandes pour mettre en place un plan d’action global pour résoudre durablement le problème des toilettes publiques dans la ville, il est entendu que cela nécessiterait forcément des investissements conséquents dans la construction et l’entretien d’infrastructures décentes, ainsi qu’une meilleure intégration de cette problématique dans la planification urbaine de la nouvelle cité d’Ebolowa.
Journaliste indépendant. Auparavant, j’ai exercé mon métier dans plusieurs journaux en ligne au Cameroun, avant de rejoindre la rédaction de Vitrine du Cameroun comme correspondant dans la région du Sud.