[Charly Kengne] – La situation macro-économique des six (06) pays de la CEMAC est au rouge avec un surendettement prononcé. Un de ces États à savoir le Congo Brazzaville est en quasi cessation de paiement.
Les fonctionnaires ne sont plus payés régulièrement et accumulent des arriérés de salaires. La Guinée Équatoriale est également en pleine récession. Les autres États sont aussi très endettés. Parmi les mesures envisageables, il y a le risque de dévaluation du Franc CFA d’Afrique Centrale. Mais la dévaluation n’est pas la seule mesure qui est souvent envisagée en pareille circonstance.
Il existe un ensemble d’autres mesures d’austérité, dont certaines ont déjà été prises dans les différentes lois des finances des États. Cela est le cas de la diminution ou l’arrêt de la subvention des carburants. ll y a aussi la réduction du train de vie de l’État. Tout cela c’est pour rendre la dette soutenable disent-ils, afin de continuer à rembourser les créanciers des Clubs de Paris et de Londres.
Mais il y a également la dette intérieure qui est très importante. L’augmentation de la pression fiscale, avec l’élargissement de l’assiette et l’introduction de nouveaux impôts est également un mauvais signe de la santé économique chancelante de la CEMAC, y compris du Cameroun. La réunion de même nature en décembre 2016 à Yaoundé avait déjà permis d’éviter de justesse la dévaluation du CFA d’Afrique Centrale, comme l’exigeaient les bailleurs de fonds. Si le Directeur Afrique du FMI et le Ministre des Finances de la France et aussi un plénipotentiaire de la BCE (Banque Centrale Européenne) venaient à être au Hilton Hôtel pendant ce fameux sommet CEMAC , c’est que la dévaluation sera à l’ordre du jour.
II- Le faux prétexte
Certes la situation macro-économique des six (06) pays de la CEMAC est au rouge avec un surendettement prononcé mais il ne faut jamais oublier que ces indicateurs macroéconomiques sont pratiquement les mêmes depuis plusieurs années à quelques variables près. D’ailleurs pour certains États comme la République Centrafricaine qui hier était en faillite totale aujourd’hui renaissent tout doucement mais que cela n’avait pas autant interpellé les créanciers du Club de Paris et de Londres à des mesures d’austérité aussi drastiques telles que cela s’annonce être le cas aujourd’hui avec cette dévaluation annoncée du Franc CFA.
Parlant de cette fameuse récession de la Guinée Équatoriale ; Il faut dire ici que le pays connaît une récession depuis 2013, ce qui signifie qu’elle est récession depuis environ 11 ans.
En ce qui concerne le Congo Brazzaville qui serait en quasi cessation de paiement ; Il faut rappeler que le Congo Brazzaville est en cessation de paiement depuis plusieurs années. Cependant selon certaines sources, la république congolaise a connu des difficultés financières importantes depuis 2016 en raison notamment de la chute du prix du pétrole. En 2019 le pays a été confronté à un défaut de paiement sur ses obligations en monnaie locales ce qui a entraîné une crise financière. Depuis lors, le gouvernement Congolais a pris des mesures pour résoudre la crise mais la situation financière du pays demeure fragile.
Dès lors la bonne question qu’il faut se poser est la suivante : « pourquoi maintenant et non pas hier comme cela aurait dû l’être ? »
III- Les raisons cachées de ces mesures d’austérités des clubs de paris et Londres contre la zone Cemac
La France est dans une situation économique catastrophique. Même leurs propres économistes avertissent les familles du danger que cours leurs épargnes car disent-ils ces épargnes pourraient être ponctionnées par l’État pour satisfaire les engagements financiers et notamment celui de la dette du pays qui dépasse les 3000 milliards d’euros à ce jour.
Or, sur le plan politique la France traverse une importante crise institutionnelle qui paralyse le fonctionnement de l’État et de ses institutions ; ajouter à ça le climat social assez délétère voire explosif avec des manifestations monstres un peu partout sur l’ensemble du pays appelant à la démission du président ; au boycott du gouvernement et des plaintes contre la vie chère. Et donc personne ne peut dans un tel contexte toucher à l’épargne des familles quoique cette mesure soit en étude. Je ne parlerai pas de la Banque Centrale de France, comme d’ailleurs plusieurs Banques Centrale européennes à l’instar de la Banque Centrale d’Allemagne qui sont entrées en récession depuis plusieurs semaines aujourd’hui dans un contexte de crise énergétique et baisse de la production.
Alors dans un tel contexte, que reste-t-il aux dirigeants européens (français en particulier) ?
La réponse elle est simple : « L’Afrique comme d’habitude »… Mais il se trouve que c’est délicat aujourd’hui de toucher à l’Afrique de l’Ouest du fait de l’AES ( Mali , Burkina Faso, Niger) et la peur d’un effritement total de cette sous-région pouvant conduire à un embrasement car plus de mesures d’austérités pourraient emmener les populations à renverser ce qui reste encore de ce côté comme régimes pro-européens , pro- français et faire basculer la balance définitivement en faveur de l’AES (Alliance Géopolitique) avec l’arrivée au pouvoir de nouveaux leaders dont les profils se rapprocheraient beaucoup plus de cette alliance Géopolitique qu’est l’AES.
Que leur reste-t-il donc ?
Le seul « Boutoukou » comme on le dit trivialement chez nous dans cette affaire reste l’Afrique Centrale. Et comme à leurs habitudes, ils viendront nous sortir la grande artillerie des théories alambiquées en y associant le FMI et la Banque Mondiale et toutes les manœuvres farfelues pour justifier une nième forfaiture de plus contre les États et les peuples d’Afrique Centrale.
IV- Pourquoi lorsqu’ils parlent de dévaluation, leur préférence de choix reste l’Afrique centrale.
Il faut dire ici que le choix de la Zone CEMAC par le club de Paris et de Londres lorsqu’il s’agit de mesures d’austérité et de dévaluation de la monnaie n’est pas un choix fortuit.
Voilà bientôt plus de 10 ans que le Cameroun du patriarche Président Son Excellence Paul BIYA porte avec ses voisins de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale) et de la CEEAC (Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale) un important projet de fusion de ses deux sous-région économiques ce qui devrait aboutir sur la création de la CER (Communauté Économique Régionale).
Rappelons en passant que la CEMAC c’est 06 pays ayant en commun une même monnaie, le Franc CFA battu par la France à Chamalières avec une Banque Centrale où siège deux (02) français au Conseil d’administration avec droit de véto. À la différence de la CEEAC qui elle rassemble 11 pays dont certains battent monnaie et disposent de leur propre Banque Centrale.
Dès lors il va sans dire que la finalisation de ce projet de fusion CEMAC/CEEAC devrait aboutir sur l’utilisation d’une monnaie commune et donc signer la fin du Franc CFA que la France et ses amis du club de Paris et de Londres ne souhaitent se réaliser d’où cette multiplicité d’attaques, de menaces et de pressions sur les États de la Zone CEMAC afin de les maintenir dans leur zone d’influence de manière à s’assurer qu’ils n’échappent point à leur contrôle.
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