
[Vitrine du Cameroun] – Le 27 octobre 2025, le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats finaux de l’élection présidentielle au Cameroun. La victoire a été attribuée à Paul Biya avec 53,66 % des voix, suscite des réactions intenses, tant sur le plan politique que social.
À Garoua, fief de l’opposant Issa Tchiroma Bakary, des manifestations violentes ont éclaté peu après l’annonce des résultats. La situation s’est très vite généralisée sur les 10 régions du pays. Les partisans de Tchiroma, qui revendiquent la victoire, s’opposent aux chiffres annoncés par le conseil constitutionnel.
Dans une tribune publiée dans les réseaux sociaux, Samuel Billong, Président du Mouvement Réformateur analyse les chiffres du Conseil Constitutionnel et ceux de l’équipe du candidat Issa Tchiroma. L’homme politique y trouve « deux points de consensus ».
« La victoire du Président Biya dans la région de l’Extrême Nord. Victoire serrée mais victoire tout de même. L’Extrême-Nord étant la seule région dont tous les départements (zone urbaine et rurale) sont pris en compte dans le décompte du candidat Tchiroma », écrit d’entrée de jeu, , Samuel Billong.
En deuxième lieu, l’homme politique note « la victoire du candidat Issa Tchiroma dans les communautés urbaines ». D’après lui, « les tendances du décompte Tchiroma lui donne une avance à Douala (310 594 votes) et dans 7 autres communautés urbaines (Yaoundé, Bafoussam, Bertoua, Garoua, Maroua, Ngaoundéré et Nkongsamba) pour une avance cumulée de 547 166 votes sur ces 8 communautés urbaines. Les chiffres du Conseil Constitutionnel confirment la victoire du candidat Tchiroma sur ces 8 communautés urbaines avec une avance de 428 487 votes ».
Cette observation, poursuit le président du Mouvement Réformateur, « laisse penser que le Président Biya aurait bien pu gagner cette élection présidentielle à la régulière malgré l’avance de 526 591 votes sur les 18 départements selon les tendances du décompte Tchiroma. Le décompte Tchiroma atteste de l’effritement de son avance acquise dans les zones urbaines sur le reste du pays… jusqu’à la victoire exemplaire du Président Biya dans la région de l’Extrême-Nord. Mais nous n’en saurons finalement rien à cause du zèle de certains pontes du régime qui, voulant préserver leurs positions au mépris de la volonté populaire, ont cru bon manipuler les suffrages des camerounais. Et dire que le Président Biya n’avait manifestement pas besoin de cela. Les chiffres du Conseil Constitutionnel atteste de ce qu’il pouvait bien se passer du bourrage des urnes et des scores invraisemblables qui lui sont attribués dans les régions anglophones », peut-on lire.
« En plus d’un très mauvais code électoral et de l’incapacité d’Elecam à se mettre au niveau de ses missions, le comportement anti-démocratique, le mépris des aspirations populaires de ceux qui sont en responsabilité, au-delà des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre, est ce qui met aujourd’hui le Cameroun à feu et à sang. La victoire du Président Biya proclamé dans un contexte de crise post-électorale grave l’oblige à entendre le rejet populaire d’une élite qui met en avant ses aspirations individuelles en enfonçant chaque jour, un peu plus, le pays et les camerounais dans un abîme sans fin. Et c’est aujourd’hui que le Président Biya doit apporter la preuve aux Camerounais qu’il les a compris. Personne n’attendra 7 autres années », conclut Samuel Billong








