[Vitrine du Cameroun] – C’est fait, les rideaux sont tombés sur la célébration le 11 février 2024 de la 58e édition de la fête nationale le de la jeunesse. Et comme par le passé, très peu d’emphase a été mise sur les changements climatiques et l’impact qu’ils ont sur les jeunes camerounais.
Le Rapport National sur le Climat et le Développement par exemple révèle qu’environ 2 millions de personnes vivent dans des zones affectées par la sécheresse. Celles vivant dans le Grand Nord sont les plus vulnérables du fait des sécheresses dévastatrices qui ont contribué à accroître de manière alarmante l’insécurité alimentaire et la perte des moyens de subsistance.
Aussi, parce que les forêts tropicales couvrent près de 40 pour cent du pays et fournissent à environ 8 millions de ruraux des produits de base traditionnels, notamment des aliments, des médicaments, du carburant et des matériaux de construction, les changements de température, de pluviométrie et de sécheresse exposent ces personnes à un risque accru de pauvreté.
Pour y faire face, plusieurs jeunes camerounais se sont lancés dans l’entrepreneuriat vert en saisissant les opportunités économiques qu’engendrent la lutte contre les changements climatiques. Cependant pour plus d’efficacité, il faut que les dirigeants intègrent le facteur climat dans les politiques de développement en faveur de la jeunesse
La plus grande richesse de l’Afrique est sa jeunesse. Cette vérité a d’ailleurs été reconnue par les Etats africains, et cela est perceptible dans la Charte africaine de la Jeunesse. Sans grande surprise, les études sur l’emploi des jeunes au Cameroun s’accordent pour dire que ce pays fait face à une forte croissance démographique et que sa population est essentiellement jeune. Il va donc de soi que par leur participation pleine et active, les jeunes africains peuvent surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés, notamment les défis liés au changement climatique.
Présentés par le Président de la République comme « fer de lance de la nation », les jeunes ont été invités cette année, dans le cadre de la célébration de la 58ème édition de la fête de la jeunesse à « contribuer à l’import substitution » et à faire preuve de « patriotisme économique pour le progrès du Cameroun ».
Selon Mounouna Foutsou, Ministre de la jeunesse, cette orientation « encourage la participation active des jeunes à l’accélération de la croissance de notre économie, notamment à travers l’entrepreneuriat et l’innovation, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations en développant sa propre capacité de production et de consommation ».
Il faut dire que, le Chef de l’Etat prêche a beaucoup de convertis puisque nombreux sont les jeunes qui n’ont pas attendu l’invitation pour prendre conscience de la nécessité d’entreprendre. Beaucoup parmi eux ont même réalisé que les changements climatiques sont un réel problème puisque notre société, notre économie et notre environnement en subissent les effets et se sont rendus compte que la lutte contre ce fléau y compris la pollution plastique présente d’innombrables opportunités socio-économiques.
Greenpeace Afrique figure au rang des organisations qui encouragent les jeunes à mener des actions “écolo” à travers le projet Planet One et son programme de volontariat. Un petit recensement permet de constater que les jeunes s’activent dans l’éducation environnementale et climatique; la collecte, le tri et la transformation des déchets ménagers; la transformation des déchets plastiques en ustensiles, en objets d’art et décoration et en meubles; le développement des techniques et technologies pour faciliter l’accès à l’énergie solaire et à l’eau, pour lutter contre les pertes post-récoltes et pour l’augmentation des dérivés des produits agricoles.
Malheureusement la contribution des jeunes à la lutte contre les changements climatiques reste faible et ces derniers pourraient tirer un meilleur profit économique de leur investissement si certaines mesures étaient prises. En effet, ils font face à de nombreux challenges au rang desquels la très faible participation des jeunes à la prise des décisions qui impacteront leur lendemain, le manque d’informations et de formation, de financement et d’encadrement, et le coût élevé de l’expérimentation toute chose qui augmente le manque de motivation et d’intérêt aux questions climatiques et environnementales.
Face à ces contraintes, il est plus qu’urgent que le Gouvernement camerounais, les Institutions de recherches, les Banques de développement, les Organismes de coopération et les centres spécialisés jeunes, renforcent leurs politiques et actions en faveur des jeunes afin qu’ils contribuent efficacement à la lutte contre les changements climatiques, à une croissance économique respectueuse de l’environnement et à une amélioration de leurs conditions de vie au Cameroun en particulier et dans le monde en général.
Stella TCHOUKEP , Dolores MACHE
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