[Vitrine du Cameroun] – Marie-Claire Nnana, journaliste émérite et directrice de publication du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, se retrouve actuellement sous la menace d’une suspension de son poste à la tête de la Société de Presse et d’Éditions du Cameroun (SOPECAM). Cette situation alarmante découle d’un article particulièrement controversé, publié dans l’édition du 31 mai 2024 de Cameroon Tribune, qui a profondément secoué le paysage médiatique et politique du pays.
L’article en question portait sur un conflit ouvert entre la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et le ministère des Sports, un sujet hautement sensible qui a mis en lumière des divergences significatives entre ces deux institutions influentes. Ce conflit a suscité des réactions vives et des débats animés au sein de l’opinion publique, mettant en évidence les tensions latentes qui existent au sein de la gouvernance sportive du Cameroun.
Le rôle de la publication dans cette affaire ne peut être sous-estimé. En publiant cet article, Cameroon Tribune a non seulement informé le public sur les dissensions internes mais a également révélé des directives présidentielles jusque-là méconnues, qui visaient à apaiser les tensions entre les parties prenantes. Cette révélation a eu un effet catalyseur, exacerbant les frictions et plaçant Marie-Claire Nnana dans une position délicate vis-à-vis des autorités.
« J’ai le très respectueux honneur de saisir par la présente votre Haute Autorité pour vous faire connaître que suite à la publication, dans l’édition de Cameroon Tribune du vendredi 31 mai dernier d’un dossier spécial, faisant état d’orientations fermes de votre part en vue de mettre un terme au conflit MINSEP-FECAFOOT, il me revient qu’une session extraordinaire du Conseil d’Administration de la Sopecam est en vue, à l’effet de prendre des sanctions à mon encontre », peut-on lire dans la lettre datée du 3 juin 2024.
La situation est d’autant plus complexe que la SOPECAM, en tant qu’entité publique, est soumise à des pressions politiques considérables. La demande de « haute protection » du chef de l’État formulée par Marie-Claire Nnana apparaît ainsi comme une mesure de sauvegarde face à des représailles potentielles. La dynamique entre les responsabilités éditoriales et les influences politiques est au cœur de ce contexte, posant des questions cruciales sur la liberté de la presse et l’indépendance des médias au Cameroun.
Les raisons invoquées dans la lettre adressée au Président
Dans une lettre datée du 3 juin, adressée à la « très haute attention » du Président de la République, Marie-Claire Nnana sollicite la protection du chef de l’État face à une menace de suspension à la direction de la SOPECAM. Mme Nnana explique que la publication mise en cause avait pour objectif principal de valoriser l’implication personnelle du Président dans la résolution du conflit entre le Ministère des Sports et de l’Éducation Physique (MINSEP) et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).
Elle souligne que les articles incriminés ne visaient qu’à mettre en exergue les orientations fermes et la détermination du Président pour assainir les affaires de la nation. Cette initiative éditoriale avait pour but de montrer au public la prise en main directe du Président dans des dossiers délicats et d’importance nationale, visant ainsi à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques.
Marie-Claire Nnana insiste également sur le fait que son intention n’a jamais été de nuire, mais de transparenter les efforts du Président dans la gestion des conflits internes au sein des structures sportives nationales. En rappelant ces éléments, elle tente de démontrer que sa démarche s’inscrit dans une logique de service public et de soutien aux actions présidentielles pour le bien-être général du pays.
Par ailleurs, Marie-Claire Nnana, dans sa lettre, met en avant l’accueil favorable que le dossier spécial a reçu de la part du public. Elle souligne que les articles ont été bien reçus, tant sur les plateformes numériques que classiques. Selon elle, les Camerounais ont largement applaudi et encouragé les démarches du Président, illustrant ainsi un soutien populaire massif à la politique de fermeté et d’assainissement prônée par le chef de l’État.
« La publication de l’ensemble des articles incriminés visait le seul objectif de mettre en exergue et valoriser votre haute implication personnelle pour une bonne marche des affaires de la nation. Et de fait, sur toutes les plateformes numériques de lecture et dans les journaux, les Camerounais à la lecture de notre dossier, ont applaudi votre démarche et vous ont encouragé à poursuivre cette politique d’assainissement et de fermeté dans tous les domaines. Ce faisant, je ne vois pas ce qui devrait m’être reproché », écrit la journaliste.
Marie-Claire Nnana conclut sa lettre en sollicitant la « haute protection » du Président de la République, invoquant la loyauté et le respect qu’elle nourrit envers le chef de l’État. Elle exprime son incompréhension face aux reproches qui lui sont adressés, soulignant que ses intentions ont toujours été guidées par la volonté de valoriser les actions présidentielles. Face à la menace de suspension de ses fonctions à la direction de la SOPECAM, Nnana implore l’intervention présidentielle pour écarter des sanctions qu’elle estime injustes et infondées.
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