[Vitrine du Cameroun] – Le jeudi 7 novembre 2024, la Fondation Paul Ango Ela à Yaoundé a accueilli un atelier réunissant chercheurs, représentants des Organisations de la Société Civile (OSC) et décideurs. Financé par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), cet événement s’inscrit dans une dynamique de dialogue autour des enjeux environnementaux du bassin du Congo, une région stratégique considérée comme le deuxième poumon vert de la planète.
La rencontre, portée par le projet JEAI-GLOGORENA, a permis de poser les bases d’une gouvernance plus durable et inclusive. Piloté par la professeure Mireille Manga Edimo de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun et le chercheur Symphorien Ongolo de l’Université Paul Valéry de Montpellier, cette initiative examine les dynamiques socio-économiques et politiques qui façonnent la gestion des ressources naturelles dans cette région. L’IRD, partenaire principal de l’initiative, a rappelé son engagement à soutenir la recherche locale et à protéger les savoirs traditionnels en collaboration avec des institutions nationales comme l’Institut de Recherches Médicales et d’Études des Plantes Médicinales.
Le bassin du Congo, incontournable pour la régulation climatique mondiale, subit une pression grandiose liée à la déforestation, à l’exploitation minière et à l’agriculture intensive. Ces menaces pèsent lourdement sur l’écosystème et sur les communautés locales. L’atelier a permis d’exposer les défis que rencontrent les OSC dans leur rôle de médiatrices entre les populations et les gouvernements. Ces organisations, souvent limitées par des cadres juridiques restrictifs et un manque de reconnaissance institutionnelle, peinent à s’imposer dans les processus décisionnels.
Les stratégies de protection de l’environnement qui font consensus chez les experts
Les discussions des experts ont convergé vers la thèse d’un renforcement des partenariats entre les OSC, les institutions internationales et les communautés locales. Bien que les OSC participent à la sensibilisation environnementale et la préservation des écosystèmes, leur dépendance financière aux bailleurs de fonds étrangers limite leur autonomie.
À ce titre, les participants ont préconisé le développement de financements locaux, la création de fonds dédiés à la conservation et l’encouragement de projets générateurs de revenus pour pallier ces contraintes. Par ailleurs, un accent particulier a été mis sur la valorisation des savoirs traditionnels, souvent portés par les femmes, qui sont en première ligne des initiatives de préservation. A cet effet, les intervenants ont plaidé pour une intégration de ces connaissances dans les politiques environnementales, mettant en valeur leur rôle central dans la gestion durable des ressources naturelles.
Au terme de ces échanges constructifs, Mireille Manga, initiatrice de l’événement, a exprimé son satisfecit général à notre micro : « c’est un sentiment de satisfaction, mais pas une satisfaction à titre personnel. Satisfaction parce que j’ai pu voir des acteurs d’organisations de la société civile, qui ont démontré un réel engagement et ont redemandé ce genre d’espace de réflexion pour l’avenir. Je suis également satisfaite d’avoir pu voir des représentantes et représentants de l’IRD qui finance ce projet. Je suis surtout satisfaite du travail qui est en train d’être conduit par la JEAI-GLOGORENA », déclare-t-elle.
Cet événement, tenu à la Fondation Paul Ango Ela, restera dans l’histoire comme la plateforme de discussion ayant posé les jalons d’une coopération renouvelée entre des acteurs aux profils variés et les autorités, pour une gestion efficiente et pérenne de la région du bassin du Congo.
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