Rise Up Women : quelques lauréates
C’est dans l’enceinte feutrée de la salle Black Diamond, au quartier Dragage, Bastos (Yaoundé), que s’est tenue ce jeudi 31 juillet 2025 la cérémonie officielle de clôture du programme Rise Up Women, une initiative de l’association l’Arche d’Elijah. Lancé le 1er juillet dernier, ce programme d’un mois a offert à 100 jeunes femmes camerounaises, âgées de 18 à 35 ans, une formation gratuite qui a allié compétences professionnelles, développement personnel et leadership féminin.
Organisée devant un parterre de plus de 300 personnes : participantes, encadrants, partenaires, journalistes, proches et sympathisants, cette cérémonie de clôture s’est voulue à la fois solennelle et festive, empreinte de reconnaissance, d’émotion et d’optimisme.
Une célébration des parcours et des acquis
La soirée a été ponctuée de discours de remerciements, de partages d’expériences et de témoignages marquants. Les attestations de fin de formation ont été remises aux lauréates ayant mené leur parcours jusqu’au bout, ainsi qu’aux formateurs et mentors ayant généreusement offert leur expertise pendant ce mois intense.
Moment particulièrement attendu : l’exposition des productions réalisées dans le cadre des ateliers pratiques – savons liquides, eau de javel et autres produits d’entretien – a donné un aperçu concret des compétences acquises. « La preuve qu’en un mois, on peut inculquer des savoirs capables d’aider les femmes à s’autonomiser », résumait un encadreur, fier du chemin parcouru par les participantes.
Un bilan “positif”, malgré les défis
Pour Gaëlle Stella Oyono, promotrice de Rise Up Women et fondatrice de l’Arche d’Elijah, l’heure était au bilan. « Si je dois faire un bilan, il sera positif. Nous avons réussi à accompagner 100 femmes dans le cadre d’une formation entièrement gratuite. » Malgré un taux d’abandon de 15 %, dû notamment à des difficultés économiques ou personnelles rencontrées par certaines, 85 % des participantes sont allées jusqu’au terme.
Mais au-delà des compétences techniques transmises dans les cinq parcours (entrepreneuriat, communication digitale, métiers de la beauté, gestion/finances, industries culturelles et créatives), le programme a aussi mis l’accent sur l’accompagnement psychologique et le leadership, grâce à la présence de psychologues, thérapeutes et coachs professionnels. « Certaines femmes sont sorties de cette formation transformées intérieurement », confie Gaëlle Stella Oyono.
Un nouveau départ, pas une fin
Fidèle à l’esprit du programme, la clôture ne marque pas la fin du processus. Pour la promotrice, « ce n’est pas la fin, c’est véritablement un nouveau départ ». La suite ? Un accompagnement post-formation sur six mois, incluant des offres d’emploi, des ateliers de renforcement, et un suivi personnalisé avec le FNE (Fonds National de l’Emploi).
Un dispositif de soutien entrepreneurial a également été mis en place : le Rise Up Challenge, concours interne réservé aux participantes ayant présenté un projet structuré. Cinq prix ont été décernés – de 25 000 à 200 000 FCFA. « Ce ne sont pas encore de grosses sommes, mais c’est un tremplin, surtout si on considère que la formation était gratuite », justifie Mme Oyono. Pour elle, « le problème, ce n’est pas toujours l’absence de financement, mais parfois le manque de structuration. »
Créée en 2021, l’Arche d’Elijah se présente comme une structure de terrain engagée pour l’autonomisation des femmes au Cameroun. À travers ce programme, l’association entend bâtir une communauté féminine solidaire et résiliente, connectée à des professionnels de haut niveau, et capable de faire émerger des projets viables.
Une ambition qui semble résonner chez les participantes. Epassi Bilé, lauréate du parcours Communication et Digital, partage son ressenti : « Le programme m’a permis d’avoir accès à une formation professionnelle et pratique totalement gratuite. Ce que je retiens de Rise Up, c’est qu’il existe un monde où les femmes se soutiennent véritablement. C’est dans cette dynamique que je compte m’engager. »
Une promesse d’avenir
Loin d’être un simple événement ponctuel, Rise Up Women pose les jalons d’un engagement sociétal plus vaste, dans un contexte où les jeunes femmes camerounaises continuent de faire face à un chômage élevé, une précarité professionnelle et un manque de passerelles vers l’emploi structuré.
En clôturant cette première édition sur une note d’espérance, l’Arche d’Elijah confirme sa volonté d’ancrer l’impact dans la durée. « La prochaine fois, on aura des prix plus importants », promet Gaëlle Stella Oyono, qui affirme avoir gagné la confiance de plusieurs partenaires initiaux sceptiques.
La clôture du programme Rise Up Women a eu lieu de manière symbolique le jour de la célébration de la Journée internationale de la Femme africaine. Ce choix n’est pas fortuit. Les responsables du programme soulignent en effet que Rise Up Women s’inscrit dans une vision de transformation des femmes, qu’ils considèrent comme la clé de voûte de chaque communauté. En investissant dans les femmes, c’est l’ensemble de la société camerounaise qui s’élève.










