[Vitrine du Cameroun] – En novembre dernier, deux membres de la Knesset (Parlement Israélien) appartenant au Likoud, le parti de Netanyahu, ont publié un article dans le Wall Street Journal intitulé « L’Occident devrait accueillir les réfugiés de Gaza ».
Alors que 2 millions de Gazaouis ont déjà été déplacés à l’intérieur de la bande, les récentes déclarations de Netanyahou, Ben Gvir et Smotrich affirment qu’Israël serait maintenant en discussion avec des pays étrangers afin de prévoir une déportation totale de la population de Gaza vers ceux-ci.
En effet, le 25 décembre 2023, lors d’une réunion à huis clos à la Knesset, le Premier ministre Benyamin Netanyahou, a évoqué ouvertement ce qu’il a nommé un plan de “migration volontaire”, c’est-à-dire un plan de déportation de la population de Gaza. Avi Dichter, ministre de l’agriculture et du développement rural et également membre du Likoud, a lui explicitement décrit l’opération actuelle de l’armée dans la bande de Gaza comme la « Nakba 2023 ».
Les ministres Ben Gvir et Smotrich, ont ensuite pris le pas de Netanyahou. Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, déclare le 1er janvier sur la plateforme X : « Encourager les résidents de Gaza à émigrer est la solution la plus juste, la plus morale, la plus humaine. Nous avons des partenaires dans le monde entier que nous pouvons aider à accueillir les réfugiés ( les habitants de Gaza). La bonne solution pour la bande de Gaza est d’encourager le départ volontaire vers des pays qui acceptent d’accueillir des réfugiés. Encourager la migration des Gazaouis nous permettra de faire revenir les habitants de la bordure de la Bande de Gaza et les habitants de la colonie du Gush Katif dans leur foyer. Israël gouvernera la bande de Gaza de manière permanente, afin d’assurer la sécurité par la présence permanente des forces armées sur le terrain, et l’établissement de colonies juives. »
Sur la base de ces déclarations de hauts responsables israéliens, il ressort très clairement que le laisser faire des attaques du samedi 07 Octobre par le Hamas n’ont servi que de prétexte à l’État d’Israel pour mettre en œuvre son plan machiavélique contre le peuple palestinien à Gaza. À partir de là, la suite logique qui devrait guider notre raisonnement serait de se poser la poser la suivante : “QUE CHERCHE VÉRITABLEMENT ISRAËL À GAZA” ?
La réponse à cette interrogation se trouve dans cet important projet américain dans le Moyen-Orient précisément à Israël, soutenu par le monde arabo-musulman qu’ils ont baptisé “LE CANAL DE BEN GURION” .
I- Destruction de gaza et déportation de sa population : condition sinequanone pour la réalisation du projet sioniste du “canal de ben-Gourion”
Israël » et les États-Unis projettent depuis des décennies de construire ce qu’on appelle le « canal Ben Gourion », un rival du canal de Suez en Égypte. Ce canal Ben Gourion commencerait à « Eilat » et se terminerait juste à côté de, sinon directement dans Gaza.
Un document déclassifié dans les années 1990 montrait que quelques années seulement après la crise de Suez, les Américains avaient élaboré en 1963 un plan secret visant à faire exploser 520 bombes nucléaires dans le désert d’al-Naqab pour aider « Israël » à creuser le « canal Ben Gourion ». Israël veut créer le canal Ben-Gourion qui reliera la Méditerranée à la Mer Rouge.
Israël cherche à prendre le contrôle de la voie navigable la plus importante au monde. Israël entend concurrencer le canal de Suez et faire du canal Ben-Gourion la voie principale des navires internationaux afin d’en tirer d’énormes revenus.
En construisant le canal Ben-Gourion, Tel-Aviv veux créer un point de connexion maritime entre l’Asie et l’Europe. D’autant plus qu’après l’annonce officielle du transfert de la souveraineté des deux îles de Tiran et Sanafir à l’Arabie saoudite par le président égyptien Abdelfattah al-Sissi, désormais Riyad a la souveraineté sur l’île de Tiran ; cela signifie que l’Arabie saoudite contrôle la circulation des navires internationaux dans le golfe d’Aqaba et compte tenu des relations entre Tel-Aviv et Riyad, cette question est considérée comme un cadeau stratégique pour Israël.
II- Importance stratégique du contrôle des grandes voies maritimes par les États-Unis : les cas du canal de suez et de la mer rouge
A- Le canal de suez
Le canal de Suez est un atout géostratégique dans tous les sens du terme : il se situe à l’intersection de trois continents et de deux plans d’eau.
Cela réduit tellement les délais et les coûts d’expédition qu’aujourd’hui 12 % du commerce mondial et 30 % du trafic mondial de conteneurs passent par le canal de Suez.
B- La mer rouge
La mer Rouge qui alimenterait le « canal Ben Gourion », compte déjà une présence massive de troupes américaines et israéliennes. Saviez-vous que la plus grande base militaire « d’Israël » est située en mer Rouge, sur l’île de Dahlak, en Érythrée ?
Cette base a été touchée par le Yémen ces dernières semaines, en soutien à Gaza, le Yémen faisant partie intégrante de l’Axe de la Résistance.
C- Le golfe d’Aden et le détroit de Bab El-Mandeb
Le Yémen est situé à proximité de l’Érythrée, dans une zone cruciale : le golfe d’Aden et le détroit de Bab al-Mandab. Des dizaines de milliers de navires transitent par cette zone chaque année, dont un pourcentage important des navires pétroliers du monde.
Les États-Unis tentent depuis des décennies de contrôler cette importante voie de navigation en plaçant des troupes, juste en face du Yémen, à Djibouti, en Somalie et dans la région connue sous le nom de « Corne de l’Afrique ».
Le États-Unis ont également tenté de contrôler cette zone en attaquant le Yémen par l’arrière, en utilisant l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe, et en menant leurs propres frappes de drones. Cette guerre dure depuis 8 ans ; elle a dévasté le Yémen et les médias l’ont à peine couverte.
Il ressort clairement de tout ce qui précède que la finalité de ce projet machiavélique porté les États-Unis passe obligatoirement par la destruction de Gaza et la déportation des Palestiniens ( Gazaouis) sur d’autres terres.
Alors comment expliquer ce laxisme du monde arabo-musulman face au malheur et à la souffrance du peuple palestinien ?
III- L’Égypte et le monde arabo-musulman au cœur de ce plan machiavélique
Le président égyptien el-Sissi a appris ces dernières semaines que s’il acceptait le plan « israélien » visant à prendre les Palestiniens à Gaza pour les mettre dans le désert du Sinaï, projet qu’« Israël » financerait, alors les États-Unis effaceraient la dette nationale égyptienne.
C’est pourquoi « Israël » est en train d’effacer complètement Gaza – ils veulent s’emparer de Gaza pour eux-mêmes et tuer tous les Palestiniens et la Résistance.
L’Égypte pourrait arrêter dès maintenant cette guerre à Gaza en fermant le canal de Suez. Si le défunt président égyptien Gamal Abdel Nasser était toujours là, il n’y aurait même pas réfléchi à deux fois.
Il est déconcertant que l’Égypte ne ferme pas le canal de Suez si ce n’est pour le bien de Gaza, du moins pour lui-même. C’est l’économie égyptienne et le canal de Suez qui souffriront si « Israël » réussit impunément le génocide à Gaza et construit son « canal Ben Gourion ».
Pourquoi l’Arabie Saoudite ne menace-t-elle pas de réduire sa production de pétrole pendant une semaine, ne serait-ce que pour une journée pour tenter d’arrêter la guerre ? Ou aurait-elle un avantage à voir Gaza remplacée par un canal ?
Où sont les Arabes ? Où sont les musulmans ? Pourquoi les royaumes du Golfe n’utilisent-ils pas leurs richesses et leurs ressources pour aider Gaza ?
Si vous regardez les pays de l’Union européenne, ils n’ont rien en commun sauf la géographie. Ils parlent plus de 24 langues. Alors que le monde arabe d’aujourd’hui, du Maroc à Oman, a une langue commune, un continent commun, une religion commune, une histoire et une culture communes.
Cela fait automatiquement des Arabes une superpuissance mondiale. Sans parler de l’énorme richesse en ressources naturelles, de la masse géographique et de la population, qui sont toutes des critères essentiels du « HARD POWER ».
Il ne s’agit pas seulement de la taille du monde arabe, mais regardez les détroits : tous les détroits et voies de navigation vitaux sont situés dans les pays arabes : le détroit de Gibraltar (à l’origine Jabal Ṭāriq), le canal de Suez, le détroit de Bab al-Mandeb et le détroit d’Ormuz entre l’Iran et Oman.
Iv- Au-delà du Congo, le nord mali également faisait partir des régions d’Afrique choisie pour abriter les populations gazaouis chassés de la Palestine par Israël avec la complicité de l’Algérie
Lors d’un « Séminaire : Algériens de Palestine / Palestiniens d’Algérie : Une histoire croisée », voilà ce que déclare l’intervenant :
« Au XIXe siècle, quelques milliers d’Algériens ont émigré en Palestine. Ils fuyaient l’occupation coloniale française de leur pays ». Il précise que la plupart de ces algériens venaient de la Kabylie, des monts du Djurdjura, de la région de Tizi Ouzou et de l’Est Algérien.
Ils se sont installés dans le département palestinien de Galilée, éparpillés dans une centaine de maisons et une dizaine de villages. Ils vivaient de la culture de légumes et de fruits , de la plantation d’oliviers ainsi que de l’élevage comme ils le faisaient dans les montagnes de Kabylie.
Ces kabyles de Palestine, leurs parents ont été déportés en 1873 en Palestine par l’armée coloniale française. En 1948 , ils ont été contraints de quitter de quitter en masse la Palestine vers le Liban comme des milliers de réfugiés Palestiniens. Aujourd’hui ils appellent à ce que le gouvernement et le peuple algérien les reconnaissent.
Dans l’un de mes récents articles, je démontrais le jeu trouble et complice que jouait l’Algérie pour entretenir l’insécurité dans le Nord du Mali au-delà du soutien apporté à la rébellion et aux terroristes Touaregs en passant par la revendication de l’accord d’Alger de 2015 qui en réalité actait la partition du Mali et le contrôle du Nord par des bandes armées. Accord dont l’Algérie a été un État médiateur entre le Mali et les terroristes du Nord réuni au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad ( CMA).
En réalité derrière cette toute cette insécurité voulue dans le Nord du Mali, l’intention inavouée visait également à l’autonomiser et la détacher du Sud (Gouvernement) afin d’y déporter ces populations kabyles Palestiniens (Majoritairement concentrés à Gaza ) dans le Nord Mali. Puisque l’Égypte grand complice de ce plan machiavélique dès le départ avait fermé son poste de frontière à Rafah pour empêcher les populations de Gaza de rejoindre sa province du Sinaï qui avait été également choisi par le Mossad (Service de Renseignement Extérieur Israélien) comme terre d’asile des réfugiés Palestiniens ( Gazaouis). Donc loin d’être un effet d’annonce, cette déclaration du premier ministre Israélien Benjamin Netanyahou est fort opportune parcequ’il s’agit bel et bien de la mise en œuvre d’une stratégie qui a été savamment pensé et analysé afin d’être orchestré contre l’Afrique.
Je suis Stratège et Analyste diplômé de la Be-Great University College of Homeland Security and Défense. Spécialiste des questions de Sécurité et Défense et certifié Security/Safety Manager par l’ ISC ( Independent Security Council) organisation Internationale des experts et professionnels de sécurité/Défense.