[Vitrine du Cameroun] – Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Organisations paysannes en Afrique, Caraïbes et Pacifique (OpenACP/FO4ACP), un atelier de capitalisation et de gestion des connaissances se tient au 28 au 30 novembre 2024 à Douala au Cameroun.
L’objectif global est d’échanger sur les bonnes pratiques, les pratiques prometteuses et les enseignements tirés de la mise en œuvre du projet et d’inclure les approches améliorées dans la conception du nouveau programme.
De manière spécifique, les travaux tiennent lieu d’espace pour présenter les expériences réussies recueillies et les enseignements tirés au cours de la mise en œuvre du projet depuis 2019, date du lancement. Il est aussi question de faciliter les échanges entre les partenaires de mise en œuvre de FO4ACP sur les questions les concernant dans le cadre des thèmes identifiés. C’est enfin un cadre pour le partage du savoir-faire des bénéficiaires acquis au cours de la mise en œuvre du projet.
Les différentes thématiques abordées portent sur : le développement des chaînes de valeur agricoles (production, stockage, transformation, accès au marché…), l’agroécologie et résilience des systèmes alimentaires au changement climatique (gestion de l’eau, préservation de la biodiversité, santé des sols, utilisation des énergies renouvelables, etc.), le plaidoyer et influence des politiques.
La mobilisation des ressources, la stratégie genre, le renforcement institutionnel et la communication sont aussi abordés. « Le monde rural de notre sous-région est essentiellement constitué des agriculteurs qui, pour un certain nombre d’entre eux, n’ont pas fait de longues études, n’ont pas une position bien connue dans l’architecture économique. Tout ce qu’ils ont appris c’est tenir la machette, la houe, travailler le sol et récolter pour survivre. Ce genre de rencontre constitue pour eux un très grand levier non seulement pour évaluer non seulement tout ce qu’ils ont fait dans le passé, pour également relever les défis afin de se projeter dans l’avenir », a indiqué M. Jean Marie Bell Nyemb, directeur des appuis aux organisations paysannes au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), par ailleurs représentant du ministre Gabriel Mbaïrobe.
Revue des cas de réussite et d’échec pour une meilleure projection
A sa suite, le président du conseil d’administration de la Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale (Propac) y voit une rencontre stratégique. « La rencontre porte spécialement sur la capitalisation et la gestion des connaissances des cas de réussite ou même des cas d’échec dans nos systèmes de production ruraux et d’une manière générale dans nos systèmes économiques en milieu rural. Cette rencontre est d’essayer de voir ce que nous avons pu faire avec l’appui de nos partenaires durant cinq ans. Nous sommes allés auprès d’eux demander des appuis techniques et financiers pour produire, transformer, commercialiser et amener les organisations paysannes à se structurer autour de chaînes de valeur agricoles », a souligné à grands traits Kolyang Palebele.
Au moment où le projet FO4ACP arrive à échéance, « l’objectif vise à évaluer d’une part ce que nous avons fait et voir quelles sont les forces et faiblesses et comment nous pouvons encore cheminer pour une seconde phase s’il y a bien entendu des partenaires qui voudraient nous accompagner. Pour nous, c’est de voir les talents des agriculteurs, des agricultrices, des femmes, des jeunes qui ont pu bénéficier de cet appui. Peut-être nous pourrons avoir d’autres appuis. Et pour cela, il ne faudrait plus retomber dans les erreurs du passé et avancer », martèle le PCA de la Propac. « L’Afrique centrale est une sous-région bénie en ressources naturelles. Il y a une jeunesse et des femmes dynamiques qui travaillent jour et nuit. Mais, on ne comprend pas pourquoi on parle toujours de famine, d’insécurité alimentaire et de pauvreté. Ce sont des mots qu’il faut essayer de voir comment bannir. C’est pour cela que nous pensons que nos gouvernements doivent nous écouter. Nous devons travailler dans un environnement politique attrayant qui puisse amener les gens à être plus dynamique et également à apporter des solutions à tous les problèmes que rencontrent les populations de la sous-région », soutient M. Kolyang Palebele.
Alors que le projet FO4ACP a été implémenté dans les 10 pays de la sous-région Afrique centrale, le chef de file des partenaires, le FIDA a reconnu l’importance du secteur agricole dans le relèvement du niveau économique des pays et surtout des producteurs. « Le secteur agricole reste un secteur important qui représente pratiquement 60% de la population qui est active dans ce secteur. Au niveau des petites exploitations familiales agricoles, c’est aussi un secteur qui contribue à 23% du PIB au niveau du Cameroun et même d’après de récentes études au niveau de l’Afrique. C’est aussi un secteur qui regorge la moitié des revenus d’exportations. C’est un secteur important, irremplaçable pour le développement économique », a mentionné Caroline Onanina, chargée de programme-pays au FIDA-Cameroun.
Les bons points du projet FI4ACP mis en exergue par les bénéficiaires
De manière générale, un satisfecit se lit sur les visages des bénéficiaires qui ne boudent pas leur plaisir. « C’est le lieu de remercier nos partenaires qui ont cru en nous et nous ont fait confiance et continuent à nous faire confiance, notamment nos Etats qui nous ont permis de nous permis de nous mouvoir sur la base des lois existantes. Leurs institutions spécialisées et techniques nous ont accompagné. Nous remercions spécialement le FIDA, la FAO, l’Union européenne, l’OEACP, la DDC Suisse et l’AFD qui ont soutenu notre décollage et nous soutiennent encore », a fait savoir la présidente de la Concertation nationale des organisations paysannes du Cameroun (CNOP-CAM), Elisabeth Atangana, avant d’ajouter : « Notre souhait profond et notre plus grand vœu est que notre partenariat puisse se consolider au plus grand bien des paysans, des paysannes et des jeunes entrepreneurs ruraux de l’Afrique centrale ».
Au Gabon, les premiers résultats sont encourageants. « L’appui du FO4ACP nous a permis de renforcer nos capacités. Il y a eu une amélioration au niveau de la communication et les échanges venant des uns et des autres permet d’essayer de s’améliorer pour pouvoir rattraper le train de ceux qui sont plus haut. C’est un appui plus ou moins favorable, mais beaucoup reste à faire. Les difficultés ne sont pas les mêmes dans les pays. Chaque pays a ses spécificités. Il faudrait donc évaluer chaque problématique dans chaque pays », indique Mme Koumba Lydie par ailleurs chef de file du collège des femmes à la Propac.
Et même si la CNOP-Gabon a pris le train en marche et se situe encore au niveau de la restructuration, elle reste optimiste. « On a besoin des appuis pour avancer. Au niveau de l’agriculture, de l’élevage et de la transformation, nous avons besoin des formations et des techniques. Pour transformer un produit pour qu’il soit vendu sur le marché, il faut le packaging qui est aussi un grand problème. Dans la sous-région, on n’a pas vraiment une entreprise qui fournit les emballages. Pour la vente de nos produits, il faut qu’on les présente dans de bons emballages qui vendent le produit même sans l’avoir goûté », précise Mme Koumba.
La jeunesse n’est pas oubliée. Bien au contraire ! « Il faut dire que les jeunes font face à beaucoup de difficultés de manière spécifique dans chaque pays de la sous-région Afrique centrale. On peut citer l’accès au financement, l’accès au foncier. Et je crois que la capitalisation de ces expériences va nous permettre de mettre à échelle nos différentes innovations, pour que nous puissions répondre aux attentes qui sont celles de nourrir la population africaine », souligne Gilbert Atangana, chef de file du collège des jeunes. Ce dernier estime tout de même que la jeunesse mérite mieux. « Nos attentes sont beaucoup plus en termes de renforcement de capacités, d’appuis financiers pour permettre aux jeunes de mieux s’exprimer dans la production, la transformation et la commercialisation », conclut-il.
Le projet FO4ACP est supervisé et cofinancé par le FIDA. L’Union européenne octroie un financement par l’intermédiaire du FIDA qui s’élève à près de 42,7 millions d’euros. L’Union européenne et l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) contribuent à son financement à hauteur de 40 millions d’euros. La Propac pour sa part a bénéficié de 4 779 150 euros. En Afrique centrale, l’OPenACP est mis en œuvre depuis 2019 par la Propac dans 10 pays à travers ses 10 organisations paysannes nationales membres. Le projet a connu sa revue à mi-parcours en 2022. L’achèvement du projet interviendra le 31 janvier 2025 et il sera clôturé le 31 mai 2025.
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