[Vitrine du Cameroun] – Dans sa posture de président du comité d’organisation de la troisième édition du Cameroon Cultural and Digital Youth Summit, Moréas Gninghaye revient sur les innovations majeures de l’évènement qui vient de s’achever à Douala et se projette sur le digital qu’il considère comme étant un vivier d’opportunités pour la jeunesse camerounaise.
Vous venez d’organiser les 9, 14 et 15 novembre la troisième édition du Cameroon Cultural and Digital Youth Summit. Quel est votre sentiment après trois jours d’intenses activités ?
Un sentiment de profonde satisfaction au regard des différentes articulations couvertes au cours de cette édition. Les témoignages que nous commençons à recevoir, tant de la part des participants que des panélistes, confirment que l’événement a répondu aux attentes. C’est une fierté pour toute l’équipe d’Influence au Mboa, car cela nous démontre que notre vision résonne et trouve un écho auprès de nombreuses personnes. Nous sommes sur le bon chemin pour continuer à créer un impact durable.
Quelle était la particularité de cette troisième édition, par rapport à celles organisées antérieurement ?
Cette édition s’est démarquée par deux innovations majeures. Premièrement, nous avons ajouté une journée consacrée au business game. Il s’agit d’un espace collaboratif et pluridisciplinaire qui a permis aux étudiants de travailler sur des thématiques liées à la fintech et de pitcher leurs projets. L’équipe gagnante a été récompensée avec 250 000 F. Le business game a démontré que les étudiants apprécient ces espaces immersifs où ils peuvent travailler sur des problématiques réelles, en collaboration avec des profils variés. Cette activité a également souligné leur capacité à analyser des données complexes, proposer des solutions innovantes, et présenter leurs idées de manière structurée.
Nous prévoyons de pérenniser cette activité pour encourager l’apprentissage par la pratique. Deuxièmement, nous avons introduit une formation dédiée aux journalistes sur les techniques de fact-checking et la détection de désinformation, en collaboration avec Google et DefyHateNow. Cette formation visait à préparer les journalistes à contrer les fake news, particulièrement en période électorale, une problématique cruciale dans le contexte actuel.
Considérant votre ambition de promouvoir les opportunités offertes par la technologie, quelles sont les activités qui ont été menées dans ce sens ?
Nous avons organisé plusieurs activités axées sur la technologie. Au cours de la journée culturelle, des experts tels que Dr Nkeng Stephens ont animé des masterclasses sur les technologies de pointe utilisées dans les industries créatives, notamment la réalisation de clips vidéo de standards internationaux. Les discussions ont porté sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA), l’intégration de la réalité augmentée et les moyens pour les artistes, designers et organisateurs d’événements de tirer parti des technologies numériques pour accroître leur visibilité et leurs revenus.
Le Fact-checking Training a donné à voir une formation intense et pratique sur des outils comme Google Lens, Google News Initiative et 237Check pour identifier les fake news et reconnaître l’origine des informations. Le Business Game a été une immersion dans l’univers de la fintech, mettant l’accent sur la modélisation de données et le pitching de projets en équipe.
Combien de personnes ont été formées aux métiers du digital et est-ce que la participation a été à la hauteur de vos attentes ?
Nous avons enregistré 289 participants sur les trois jours, ce qui est encourageant, bien que notre objectif initial fût d’accueillir 400 personnes. Cela nous pousse à élargir notre vision en menant des actions directement dans les écoles et universités, ainsi qu’à établir des partenariats avec les municipalités pour toucher un plus grand public. Nous ambitionnons de former chaque jeune Camerounais avant ses 25 ans, car ils représentent près de 63,7 % de la population.
En quoi est-ce que les nouvelles technologies peuvent être mises à contribution pour promouvoir l’autonomisation de la jeunesse camerounaise ?
Les nouvelles technologies offrent une plateforme pour accéder à une éducation de qualité grâce aux cours en ligne et certifications internationales. Ce qui est une valeur ajoutée. Elles permettent également de travailler pour des entreprises internationales depuis le Cameroun, de générer des revenus grâce à des activités en ligne et d’améliorer la productivité à travers des outils numériques. De plus, elles facilitent la promotion du savoir-faire local et l’expansion vers de nouveaux marchés. Enfin, les technologies renforcent l’engagement éthique des jeunes, notamment dans la lutte contre la désinformation et les cyberviolences.
Du point de vue général, en quoi est-ce que la technologie constitue un levier essentiel pour le développement du Cameroun ?
La technologie est un levier stratégique pour le développement du Cameroun dans plusieurs secteurs : l’éducation avec l’accès à des ressources numériques, l’amélioration des formations et la montée en compétences grâce aux intranets académiques, la finance (démocratisation de l’e-commerce, traçabilité des transactions et innovation dans les services bancaires), l’économie (création d’emplois, émergence d’entreprises technologiques et opportunités pour les start-ups locales). La santé est aussi concernée avec l’introduction de solutions numériques pour les diagnostics à distance et la gestion des données médicales. Ainsi que la culture et le tourisme avec la valorisation du patrimoine culturel, à travers des plateformes numériques et campagnes de réalité augmentée pour attirer des visiteurs.
Dans un secteur de la technologie de plus en plus en mutation, quelles sont les nouvelles tendances du numérique qui pourraient façonner la société de demain et intéresser la jeunesse camerounaise ?
Les tendances à surveiller incluent : le data et l’intelligence artificielle avec l’exploitation des données pour la personnalisation des services, l’automatisation et la prise de décision stratégique; la réalité augmentée et la réalité virtuelle et leurs applications dans les arts, le divertissement et la formation ; la blockchain et fintech pour l’accélération des paiements sécurisés et l’innovation financière et enfin la green tech avec des solutions offertes pour le développement durable.
L’une de vos activités phares portait sur le business game. Qu’est-ce qu’il a révélé à votre avis ?
Le business game a démontré que les étudiants apprécient ces espaces immersifs où ils peuvent travailler sur des problématiques réelles, en collaboration avec des profils variés. Cette activité a également souligné leur capacité à analyser des données complexes, proposer des solutions innovantes, et présenter leurs idées de manière structurée. Nous prévoyons de pérenniser cette activité pour encourager l’apprentissage par la pratique.
La journée Tech-Pro avait pour thème les enjeux de la technologie pour l’écosystème économique du Cameroun. Quel était l’objectif recherché et quels sont les résultats atteints ?
L’objectif principal était de démontrer comment la technologie peut être un moteur de croissance pour les entreprises camerounaises. Les participants ont exploré des solutions adaptées au contexte local, telles que l’IA, le big data, et les infrastructures numériques. En termes de résultats, plusieurs partenariats ont été amorcés avec nos panélistes, et les participants présents ont exprimé un fort intérêt pour intégrer ces solutions dans leurs activités.
Que retenir de la journée Tech-Culture en termes d’activités et de personnes impactées ?
La journée Tech-Culture a mis en lumière l’impact des technologies sur la préservation et la valorisation du patrimoine culturel. Les participants, composés de créateurs de mode, artistes, et organisateurs de festivals, ont découvert des outils numériques comme la réalité augmentée et l’intelligence artificielle. Plus de 70 acteurs de la culture ont été impactés directement par ces ateliers.
L’une des activités portait sur la formation des journalistes relative au fact-checking. Combien de personnes y ont été conviées, quel était l’objectif recherché et quels sont les résultats atteints ?
La formation a accueilli 30 journalistes. L’objectif était de leur fournir des outils pratiques pour identifier et combattre la désinformation, surtout en période électorale. Les résultats ont été encourageants, avec des retours indiquant une meilleure compréhension des techniques de vérification et une adoption immédiate de ces outils dans leurs pratiques professionnelles. Nous remercions bien évidemment Google et Defyhatenow pour cette formation.
La question du genre était aussi au rendez-vous avec un panel 100% féminin sur les obstacles socio-culturels à la participation des femmes dans la tech au Cameroun. Quelle était votre motivation ?
Nous souhaitions mettre en avant les défis uniques auxquels les femmes font face dans le secteur technologique et inspirer un changement positif. Ce panel a permis de sensibiliser sur les barrières socioculturelles tout en mettant en lumière des modèles de réussite féminins pour encourager une plus grande inclusion.
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