[Vitrine du Cameroun] – Lors de la deuxième réunion statutaire annuelle des Comités de gestion du paysage (CG° des monts Bamboutos et Bana-Bangangté-Bangou tenue du 2 au 3 et du 4 au 5 juillet dernier à Batcham et Bangou respectivement, les membres de ces structures de gouvernance ont mis un point d’honneur sur la réorganisation de leurs secrétariats techniques.
Tout est parti d’un constat. « Les CGP ont été mis en place en novembre 2022. Après presqu’un an et demi de fonctionnement, nous avons analysé le fonctionnement du CGP qui a montré qu’au niveau du secrétariat technique, il y avait un gap. Au départ, on pensait à une seule personne pour porter ces tâches. Mais, on s’est rendu compte avec le temps que c’était déjà un full time job (travail à temps plein, ndlr). Ensuite, on a constaté qu’il fallait des gens pour assister le secrétariat technique et malheureusement, cela ne ressortait pas au niveau de la convention signée par les municipalités », explique le Coordonnateur de l’Ong américaine Rainforest Alliance dans les hautes terres de l’Ouest, Jacques Waouo.
Le maire de Bangou, Paul Sikapin, va plus loin en précisant qu’au moment de la mise en place du secrétariat technique, les différentes parties prenantes n’avaient mesuré l’ampleur du travail. « Comme c’était le démarrage, nous avons pris tout d’abord des volontaires. Quand on parle de volontariat, il n’a pas de contrainte. Ensuite, le CGP a fait son bout de chemin positif. Les horizons se sont élargis, les sollicitations aussi. Il devient impératif de mettre sur pied une structure qui sera la plaque tournante du CGP. Pour ce faire, il faudra un secrétariat permanent », précise le maire de Bangou.
C’est ce qui a d’autant plus justifié la présentation et la validation de l’avenant portant restructuration du sécréterait technique, au cours des travaux. L’urgence de disposer d’un secrétariat technique plus dynamique cadre avec la mise en œuvre du projet « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion durable des forêts par la gestion communautaire des paysages » (COBALAM). Ce projet financé par Le Fonds pour l’Environnement mondial (Global Environment Facility, GEF en anglais) est mis en œuvre par l’Ong internationale Rainforest Alliance, en partenariat avec ONU-Environnement et le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED).
La nécessité d’avoir un personnel entièrement dédié au projet et rémunéré
Les acteurs sont donc unanimes sur la nécessité de disposer d’un cadre entièrement dédié au projet et qui soit rémunéré en conséquence. « Le secrétariat technique devrait nous aider d’abord à collecter la documentation, à passer des procédures administratives et autres. C’est pour cela que la structure actuelle qui est composée d’une personne qui n’est même pas résidente ne peut pas nous permettre d’atteindre notre objectif. Surtout qu’on a atteint une phase où les ouvertures frappent à la porte. Il faut des contrats, des partenariats et des plaidoyers. La nécessité de transformation est donc devenue impérative », martèle le maire Sikapin.
A travers ce changement de paradigme, les membres des Comités de gestion du paysage souhaitent que ces instances soient plus efficaces, prennent une autre dimension et permettent au secrétaire technique dédié de jouer pleinement son rôle, que ce soit les contacts avec les ministères, les bailleurs, les Ong et la société civile. Par ailleurs, au moment où les CGP ont eu à postuler pour l’implémentation de l’outil Landscale pour évaluer durablement leurs paysages, il était question de prendre en compte quatre piliers majeurs : l’écosystème, le bien-être, la production et la gouvernance. « Pour faire cette évaluation, on s’est rendu compte que cela nécessite des ressources humaines qui maîtrisent cette question et les problématiques des différents piliers », a indiqué Jacques Waouo.
Raison pour laquelle la restructuration du secrétariat technique vise beaucoup plus à trouver des personnes techniques qui viennent apporter une assistance au niveau du secrétaire technique qui est plus administratif. « In fine, nous voulons laisser une institution forte et pérenne », conclut l’expert de Rainforest Alliance. Quant aux facteurs de succès d’une telle activité, il est essentiellement question de la compétence, de la disponibilité et de l’efficacité du consultant. Ce sont les trois critères qui seront pris en compte dans les termes de référence à élaborer pour le recrutement de ce consultant ou de ce cadre qui sera mis à la disposition du CGP pour assurer le secrétariat technique de façon permanente, souhaite le maire de Bangou.
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