[Vitrine du Cameroun] – L’information a été communiquée par le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli lors d’une conférence de presse virtuelle le 26 juin dernier.
Les retombées des nouvelles règlementations des changes en zone Cemac étaient au menu des débats le 26 juin 2023, entre le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et les journalistes des six pays de la Cemac.
De ces travaux, il a été révélé que le niveau de devises rétrocédées à la banque centrale pointe à près de 12 000 milliards de FCFA à fin 2022. L’essentiel des devises rapatriées, avons-nous appris est le fait des États, des banques et des entreprises.
Ces dernières constituent d’ailleurs le plus gros contributeur, selon Abbas Mahamat Tolli, qui précise que le taux de rétrocession oscille entre 77% et 80% de recette d’exportation, avec un niveau minimal de 70%. Il y a aussi plus intéressant que ces chiffres, ce sont ces nouvelles demandes formulées à l’endroit de la Beac concernant l’utilisation de ces devises.
« Nous recevons des gens qui viennent avec des documents solliciter des investissements à l’étranger, notamment l’achat d’appartements et d’autres biens à l’étrangers. Il n’y en avait pas du tout par le passé. Ce sont des documents biens renseignés, avec des conventions signées avec des notaires, ce qui donnent plus de visibilité et de transparence dans la sortie et l’avoir des fonds », explique Abbas Mahamat Tolli.
Cette augmentation des devises s’est accompagnée d’une amélioration du niveau des réserves de change de la sous-région dont le niveau a progressé de 1 000 milliards de FCFA fin 2018 pour avoisiner les 8 000 milliards de FCFA cette année, selon le gouverneur.
Une embellie soutenue par « la bonne tenue des activités économiques, les efforts de rapatriement des recettes d’exportation notamment la forte augmentation des rétrocessions des devises par les banques primaires pour le compte de leur clientèle du secteur extractif autorisée à détenir des comptes en devises », renseigne le rapport de politique monétaire de juin 2023.
Plus le volume de rétrocession n’est élevé, plus les disponibilités au niveau de la salle des marchés sont importantes, avec des conséquences positives sur les profits générés à ce niveau. « Cette réforme n’a apporté que des bénéfices, que ce soit en termes de transparence, de renforcement de la soutenabilité extérieur de notre monnaie mais également en terme de statistiques. Aujourd’hui, nous maitrisons le volume des devises qui sort de notre zone et l’identité des produits qu’ils financement », ajoute le gouverneur de la banque centrale.
À date, les entreprises extractives affichent un niveau de conformité partiel. De fait, leur part dans le volume des devises rétrocédées, reste faible soit un peu plus de 15%, d’après le gouverneur. L’institution d’émission poursuit les discussions avec ces assujettis, dans le but d’arriver à une application totale de la règlementation à leur secteur d’activité. Cela permettra de consolider d’avantage la position extérieure de la Cemac, renforcer l’ancrage de sa monnaie et sur la durée, de préserver son pouvoir d’achat.
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