[Vitrine du Cameroun] – Mercredi 30 Août de l’an de grâce 2023, alors que les résultats annoncent la réélection d’Ali Bongo à la tête du pays, des militaires et officiers sont intervenus à la télévision pour protester contre ces résultats.
Ils annoncent l’annulation des résultats et la dissolution des institutions. L’armée Gabonaise appelle le peuple gabonais au calme et annonce la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre.
I- Prise du pouvoir par les militaires : arbitrage d’une crise qui aurait pu se terminer dans le sang et la douleur
Sans justifier toute prise du pouvoir par les armes, mais pour mieux cerner la situation actuelle au Gabon, il convient de bien analyser les réactions et déclarations d’un certain nombre d’acteurs qui depuis le début de cette campagne ont participé à rendre cette situation explosive pour ce pays frère et ami.
A- Le gouvernement Gabonais, par la coupure du réseau Internet a facilité la création laboratoires de « Fake » parce que là où le gouvernement se refuse de communiquer alors forcément l’autre camp se fera une joie de le faire leur place avec toutes les conséquences liées à cette pratique telle que la propagande, la désinformation et même la manipulation. (1ere erreur)
B- le Refus des observateurs internationaux précisément ceux de l’Union Européenne ( quoique cette décision me semble juste), pour des raisons de transparence, le gouvernement Gabonais aurait bien pu faire appel des observateurs indépendants africains ( 2eme erreur qui vient entacher un processus déjà biaisé à la base).
C- l’instauration du Couvre-feu à partir de 19h qui donne l’impression qu’on voudrait intimider ou faire peur afin de mieux faire passer une « Pensée » ou une « Information » au sein de l’opinion publique nationale.
D- Les déclarations publiques du Candidat Albert ONDO OSSA leader de la plateforme « Alternance 2023 » comme celle de ses lieutenants qui sans même attendre la proclamation officielle des résultats provisoires par l’organe en charge de ces élections ; se déclaraient déjà être les « Vainqueurs ». ( Une autre nième erreur stratégique à laquelle sont coutumiers les hommes politiques africains qui annonçait déjà la suite de ce processus électoral avec très probablement des contestations et donc une « Crise post-électorale » avec toutes les conséquences humanitaires et sécuritaires que nous connaissons).
Suite à toutes ces réactions, faisons une analyse prospective des différents scénarios qui auraient pu se passer au lendemain de ces élections générales.
1- Premier scénario
ON ANNONCE LA VICTOIRE D’ALI BONGO : Immédiatement l’opposition conteste et fais un recours en justice.
Après avoir vidé le contentieux, la cour constitutionnelle confirme sa victoire et s’en suit une crise post-électorale avec toutes les conséquences humanitaires et sécuritaires liées à cela. Pour y répondre le gouvernement mobilise les Forces de maintien de l’ordre et l’armée et la situation dégénère. C’est le Chaos total.
Les États voisins renforcent le dispositif sécuritaire et militaire à leur frontière pour parer à toute éventualité surtout celles des populations qui vont migrer afin de fuir les tensions et l’insécurité.
2- Deuxième scénario
Ali BONGO perdant des élections présidentielles. Dès cet instant l’élite administrative comprador gabonaise qui est largement acquise à sa cause, ne souhaite pas laisser ou perdre le pouvoir surtout avec les privilèges qui sont les tiennes ; ceux-ci tripatouillent les résultats pour maintenir leur candidat au pouvoir et immédiatement le cycle infernal de la contestation recommence avec une « Crise post-électorale ». On revient au scénario 1.
3- Troisième scénarios : celui dont nous vivons en ce moment
Pour jouer les équilibristes dans une situation conflictuelle qui très certainement risquerait se terminer par le sang d’innocents fils et filles du Gabon si jamais l’armée laissait faire ;
Celle-ci prend le devant de la chose en bon « ARBITRE » et comme c’est le cas actuellement afin de rebattre toutes cartes et mettre tout à zéro pour repartir sur de nouvelles bases.
Le mérite qu’ils auront eu est qu’ils auront surfé sur la volonté de changement à la tête de l’État par la grande majorité des gabonais. D’où le soutien populaire qu’ils ont reçu à la suite de cette prise du pouvoir par les autorités militaires. Sans oublier qu’ils l’ont fait sans verser une seule goutte de sang.
II- Les possibles enjeux stratégiques d’une pareille manœuvre au Gabon par les autorités militaires
On se souvient encore des évènements récents en Afrique de l’ouest qui ont donné un goût amer à l’ancien maître colon j’ai nommé la « FRANCE » qui il faut le rappeler dans ce pays frère et ami qu’est le Gabon dispose d’une « GRANDE BASE MILITAIRE » en plein de cœur de Libreville. Sans parler des accords de coopération qui lient ce pays à l’ancienne puissance coloniale qui questionnent le caractère « SOUVERAIN » de ce pays.
Et donc fort des exemples Ouest-africains avec le Mali, le Burkina Faso et tout récemment encore le Niger, cette France a vite fait de comprendre qu’il serait plus judicieux pour elle de « dealer » avec les pouvoirs militaires plutôt que les pouvoirs civils parce que ceux-ci (Pouvoir militaire) sont beaucoup plus forts.
Par-là, il serait fort probable de penser que cette ancienne puissance coloniale serait derrière cette prise du pouvoir par les autorités militaires au Gabon. Quoiqu’il en soit, il est très tôt pour le dire avec certitude parce que seules leurs prochaines sorties et déclarations nous permettrons de mieux apprécier la situation de ce côté.
Maintenant, peu importe pour quel camp roulent les autorités militaires, il est possible pour le peuple Gabonais d’influencer leurs orientations, leurs décisions et pourquoi pas les retourner afin qu’ils embrassent la cause populaire. Pour cela, le peuple doit massivement leur apporter leur soutien de nature de devenir leur bouclier afin de les contraindre à asseoir leur pouvoir sur une « LÉGITIMITÉ POPULAIRE » plutôt qu’une quelconque « CRÉDIBILITÉ INTERNATIONALE ».
Ce qui aura le mérite de les délier d’un quelconque engagement autre part et de marcher selon les volontés et les desiderata du peuple Gabonais.
© – Un texte de Charly Kengne
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