[Vitrine du Cameroun] – A l’initiative du Président de la République du Cameroun, Paul Biya, et du Président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadera, un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat des pays membres de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), à savoir, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, la République Gabonaise, la Guinée Equatoriale et le Tchad, se tient, ce 16 décembre 2024, au Palais de l’Unité à Yaoundé. Ces assises sont placées sous la co-présidence du Cameroun, hôte du Sommet, et de la RCA qui assure la présidence tournante de l’organisation sous régionale à travers le Président Faustin Archange Touadera, et ce, depuis mars 2023.
Ce Sommet se tient dans un environnement économique comparable au contexte qui a présidé à la tenue à Yaoundé, le 23 décembre 2016, d’une concertation similaire. En effet, la situation macroéconomique de la CEMAC présente des signaux d’alerte préoccupants. Même si les agrégats annoncent un taux de croissance positif, la tendance amorce, petit à petit une inclination, au déclin en raison du niveau d’inflation au-dessus du seuil de convergence, un risque de surendettement, sans exclure une tendance baissière des réserves extérieures, malgré les cours favorables du pétrole.
Par ailleurs, des experts ont constaté une amplification des déséquilibres budgétaires dans certains pays. À court terme, cette situation critique compromet le décaissement des appuis budgétaires du FMI au profit du Cameroun, le Congo et la RCA. Seul un engagement régional des plus hautes autorités de la CEMAC pourrait débloquer la situation.
En somme, les économies de la CEMAC courent des risques accrus à cause des dérapages et des défaillances dans la mise en œuvre des réformes recommandées et des engagements pris pour la stabilité économique et monétaire. Cette situation est préoccupante aussi bien pour la zone CEMAC que pour ses partenaires financiers internationaux. En effet, les dérapages observés et les évolutions futures incertaines de certains membres de l’Union pourraient affecter l’ensemble de la zone, au point de compromettre durablement son développement.
Il faut se le dire, aucun ajustement monétaire n’est à l’ordre du jour. Même si les marchés des titres publics sont quelque peu mis en difficulté par des comportements peu orthodoxes de nature à conduire à une sévère crise du système bancaire à moyen terme, la situation économique de la sous-région n’est pas catastrophique. Mais, les perspectives inquiètent si l’on poursuit sur la même trajectoire.
Pour le Cameroun, la situation, bien plus rassurante, incline cependant à la nécessité de partager les objectifs économiques communs de la communauté. Elle appelle également à une meilleure coordination des politiques économiques, pour corriger les défaillances qui pourraient précipiter la sous-région dans la récession.
Le Chef de l’Etat, Paul BIYA, a pris à nouveau l’initiative de convoquer ce Sommet extraordinaire de la CEMAC à Yaoundé, « pour prendre l’exacte mesure des défis à relever et d’arrêter, de manière concertée, les solutions de nature à franchir ce cap périlleux », comme il le disait déjà le 23 décembre 2016. Cette fois-ci, les dirigeants de la sous-région devront renouveler les engagements antérieurs pour redresser les agrégats économiques dégradés.
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