[Vitrine du Cameroun] – La question de la restitution des biens culturels issus du contexte colonial est devenue un sujet d’actualité brûlant. Une délégation camerounaise se trouve actuellement à Munich. Conduite par Blaise Jacques Nkene, secrétaire général du ministère des arts et de la culture, cette mission est essentielle pour le rapatriement de collections camerounaises entreposées en Allemagne.
Avec pour mission de faire progresser les discussions pour une restitution efficace, les échanges entamés avec les responsables du musée des cinq continents portent sur la restitution de l’artefact connu sous le nom de « dzom so’o ». Cet artefact, d’une valeur culturelle inestimable, est utilisé dans les rites cultuels des communautés fang beti, marquant le passage à l’âge adulte des jeunes garçons.
Les rites associés à cet artefact, loin d’être de simples traditions, ont joué un rôle significatif dans la résistance contre l’administration coloniale allemande. Comme l’indiquent les chefs traditionnels du Cameroun, Guy Tsala Ndzomo et Bruno Mvondo, ces rites étaient presque militaires, constituant des armées pour défendre leur culture et leurs valeurs. Cependant, l’administration coloniale a interdit ce rite vers 1907, symbolisant ainsi une lutte contre l’identité culturelle.
Les discussions en cours sont donc primordiales non seulement pour la restitution des objets culturels, mais aussi pour la reconnaissance et la valorisation de l’identité culturelle camerounaise. La résolution de cette question marque un pas important vers la réconciliation et la construction d’un futur basé sur le respect mutuel et la compréhension.
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