(Vitrine du Cameroun] – L’enquête a été menée par la Cameroun Peace Initiative (CPI), une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis, entre le 20 octobre et le 20 décembre 2023, pour évaluer l’opinion des Camerounais anglophones sur la structure du gouvernement national, qui est apparue comme l’élément crucial et controversé dans les efforts visant à résoudre la crise actuelle dans le pays.
Les anglophones au Cameroun sont presque divisés sur la question de savoir dans quelle forme d’État ils souhaitent vivre. Un sondage d’opinion que vient de rendre publique la CPI, suggère qu’environ la moitié de la population anglophone du pays souhaite rompre avec les circonstances politiques actuelles, optant pour la création d’un État indépendant. En même temps, l’autre moitié préfère un arrangement fédéral de deux ou dix États au Cameroun.
L’enquête comprenait cinq options qui donnaient aux répondants l’opportunité d’identifier la structure gouvernementale qu’ils souhaiteraient voir au Cameroun : un État unitaire décentralisé ; une fédération à deux États ; une fédération de dix États ; maintien du statu quo (gouvernement centralisé et dix unités administratives) ; ou un retour au statut d’avant l’unification et à l’indépendance de l’ancien Cameroun occidental.
Les répondants étaient exclusivement des Camerounais anglophones résidant dans les zones urbaines et rurales du pays, ainsi que dans la diaspora. 76% d’entre eux sont des hommes et 24% sont des femmes.
51% des personnes interrogées plaident en faveur de la séparation et de la création d’un État, tandis que 41 % défendent une certaine forme de fédéralisme à l’intérieur des frontières actuelles.
Cette enquête, première phase d’un effort plus large visant à mettre fin à la violence et à trouver une solution pacifique au conflit en cours, a été menée en ligne sur Google.com. Le CPI estime que la résolution de la crise nécessitera les efforts collectifs d’une masse critique de citoyens camerounais qui conviennent que la forme actuelle de l’État n’est pas durable.
L’organisation s’efforcera d’identifier les citoyens à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui sont prêts à unir leurs forces à travers des groupements formels et informels pour discuter et tracer la voie à suivre pour une paix véritable au Cameroun.
Rappelons que les violences ont éclaté en novembre 2017 après le déploiement de l’armée pour réprimer les manifestations d’avocats et d’enseignants anglophones protestant contre la marginalisation croissante de la minorité anglophone du pays par le gouvernement central de Yaoundé.
Journaliste, correspondant de Vitrine du Cameroun en France.