[Vitrine du Cameroun] – Une trentaine de membres de communautés forestières, y compris des chefs et des notables des communautés touchées des régions du Sud, du Littoral, de l’Est et du Sud-Ouest, se sont rendus à Kribi pour un atelier national de partage d’expériences de deux jours organisé par Greenpeace et ses partenaires.
Pendant deux jours, ces acteurs ont échangé sur les problèmes communs auxquels font face les communautés en raison de la présence d’agro industries et autres compagnies extractives dans leurs communautés et sur les solutions communes et spécifiques qui peuvent être envisagées dans le but de contribuer au mieux à l’épanouissement de ces populations forestières.
Les communautés demandent entre autres: l’annulation du décret no 2023/01630/PM du 23 avril 2023 portant classement au domaine privé de l’État d’une portion de forêt de 68385 ha constitué en UFA 07 006 et l’arrêt de l’exploitation illégale du bois mené par SEXTRANSBOIS ; la publication du décret d’application du code minier, la publication systématiquement tous les contrats/titres attribués conformément à la loi de 2018 sur la transparence ; la finalisation des réformes foncières et forestières, et l’arrêt du projet CAMVERT suivi de l’évaluation des dommages causés et suivie de la réparation des préjudices causés par la compagnie.
« Nos doléances doivent être entendues par le gouvernement. La forêt d’Ebo est notre plus grande richesse pour le peuple Banen que je représente ici. Le projet de la route mené tel qu’il l’est en ce moment ne sert pas les intérêts de la communauté Banen, mais sert plutôt une exploitation sauvage du bois et une intensification du braconnage. Nous sommes demandeurs de développement, à condition qu’il soit durable. Cette forêt est un précieux héritage que nous souhaitons transmettre aux générations futures et contribuer à la limitation du réchauffement de la planète », a déclaré Sa Majesté Yetina, leader de la Communauté Banen et président de l’association Banen, “MUNEN”.
Les 28 membres de communautés présents à cet atelier ont formulé une liste de doléances adressées au gouvernement camerounais, parmi lesquelles figurent en bonne place l’intégration des populations autochtones et locales dans tous les processus de décisions concernant leurs terres ainsi que la reconnaissance légale de leur statut légal et la finalisation des réformes foncières et forestières.
Pour Dr. Lamfu Fabrice, charge de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique « les communautés forestières subissent des pressions de toute part dont la plus grande est l’accaparement de leurs terres traditionnelles. Les agro industries et autres industries extractives tirent profit de ces terres alors que les communautés ont de la peine à joindre les deux bouts Et pour nous, l’un des moyens clés pour résoudre cette impasse est la reforme foncière car la législation foncière date de 50 ans et est par ricochet désuète et incapable d’adresser les besoins sociaux et économiques actuels ».
L’atelier national s’est refermé le 29 avril, à quelques jours de la célébration de la journée internationale du travail. Une occasion pour inviter le gouvernement camerounais à prendre en considération la protection des droits des communautés forestières dont le lieu de travail pour la majorité est la forêt.
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