Parallèlement, le Cameroun fait face à des défis socio-économiques importants, notamment la crise anglophone, qui a exacerbé les inégalités et suscité des craintes quant à la stabilité de la nation. Les attentes des citoyens en 2025 diffèrent de celles des précédentes élections ; elles sont désormais axées sur des solutions durables aux problèmes de sécurité, d’éducation et de santé. Ainsi, l’enjeu de l’élection présidentielle de 2025 ne réside pas seulement dans la simple élection d’un nouveau Président, mais également dans la possibilité de tracer une nouvelle voie pour la gouvernance et le développement du Cameroun.
Dans le contexte politique actuel du Cameroun, l’Église catholique, représentée par ses évêques, a exprimé une position claire concernant la nécessité d’un changement à la tête de l’État. Cette déclaration fait partie d’un discours plus large sur la nécessité d’une gouvernance responsable et l’urgence de préserver la paix sociale. Les évêques soulignent que la situation politique actuelle n’est pas propice à l’harmonie citoyenne, et ils estiment qu’un changement est impératif pour garantir une meilleure justice sociale.
Ils appellent à une action pacifique et démocratique, promouvant une voie qui favorise le dialogue et la participation des citoyens. Selon leur analyse, la fragilité politique du pays exige une réponse collective et éthique, qui pourrait permettre d’éviter de nouvelles crises. L’Église catholique considère qu’il est essentiel de protéger la vie et la dignité humaine, qui sont souvent compromises par des décisions politiques inappropriées et corrompues. Par cette déclaration, elle rappelle son rôle en tant qu’institution morale et protectrice des valeurs humaines.
En outre, les implications de cette position vont au-delà de la simple demande de changement de leadership. L’Église prône un engagement actif des citoyens dans la vie politique, convaincue que la mobilisation pacifique des masses peut entraîner des transformations significatives. Les évêques encouragent les fidèles et l’ensemble de la société camerounaise à sortir de l’apathie et à s’engager pour une administration plus juste. Ils veulent être des catalyseurs de la paix et du développement, tout en faisant appel à la conscience collective du peuple camerounais. Par conséquent, la déclaration des évêques représente une initiative importante visant à renforcer la démocratie et à restaurer la confiance parmi la population.
Au Cameroun, l’organe chargé d’organiser les élections, Elecam, est au cœur des attentes à la fois de l’Église catholique et des citoyens. Ces deux entités plaident pour une réforme significative du processus électoral, avec un focus particulier sur la nécessité de transparence et d’intégrité dans les opérations d’Elecam. La demande de rendre publique la liste électorale nationale est une des revendications majeures. Cette transparence est perçue non seulement comme un moyen d’assurer l’équité lors des élections, mais aussi comme un facteur essentiel pour restaurer la confiance du public envers les institutions électorales.
Les préoccupations autour de l’intégrité et l’efficacité des institutions électorales sont de plus en plus palpables. L’Église catholique a souligné l’importance d’une participation citoyenne active et informée, qui ne peut être atteinte qu’en ayant accès à des informations claires et fiables concernant le processus électoral. La mise à disposition d’une liste électorale vérifiable pourrait réduire les risques de fraudes électorales et renforcer la légitimité des résultats proclamés par Elecam. Cette demande se heurte parfois à la résistance des autorités, qui craignent que l’open data puisse exposer les faiblesses organisationnelles de l’organe électoral.
Les citoyens, de leur côté, insistent également sur le besoin d’une réforme institutionnelle, allant au-delà de la simple diffusion d’informations. Ils attendent qu’Elecam agisse en tant que garant de l’équilibre et de la justice tout au long du processus électoral. Cela inclut la mise en place d’un cadre opérationnel robuste pour assurer le respect des droits électoraux. Les attentes vis-à-vis d’Elecam symbolisent ainsi un désir démocratique profond, où les droits et les voix des électeurs doivent être protégés et valorisés. C’est dans ce cadre que l’Église catholique et les citoyens continueront de réclamer des changements significatifs auprès des structures gouvernementales.
Le changement pacifique et démocratique au Cameroun est un enjeu crucial qui nécessite l’implication de divers acteurs, notamment les partis politiques, les organisations de la société civile et les citoyens eux-mêmes. Les partis politiques jouent un rôle fondamental dans l’encadrement des aspirations des populations. Ils ont la responsabilité de présenter des propositions concrètes répondant aux enjeux sociopolitiques actuels. Une consolidation des partis d’opposition, à travers des alliances stratégiques, pourrait renforcer leur capacité à mobiliser les électeurs et à soutenir une transition vers une gouvernance plus inclusive.
Les organisations de la société civile sont également essentielles pour assurer une surveillance des processus électoraux. Elles peuvent mener des campagnes de sensibilisation aux droits civiques, incitant les citoyens à s’engager activement. De plus, ces organismes ont la possibilité d’observer les élections et de rapporter les dysfonctionnements, ce qui contribue à instaurer une culture de transparence et de responsabilité. Leurs efforts peuvent être renforcés par des partenariats avec des organisations internationales, apportant une expertise et une légitimité accrue à leurs actions.
La mobilisation citoyenne est un facteur clé pour garantir des élections libres et justes. Les citoyens doivent être encouragés à voter et à participer au processus politique. Cela peut prendre la forme de campagnes de sensibilisation sur l’importance du droit de vote et des efforts visant à faciliter l’accès à l’information électorale. En ce sens, le recours aux nouvelles technologies, comme les réseaux sociaux, peut s’avérer extrêmement efficace pour diffuser des messages d’engagement et pour coordonner les efforts collectifs.
En fin de compte, un dialogue constructif sur l’avenir politique du Cameroun est essentiel pour esquisser des perspectives de changement pacifique. La synergie entre les partis politiques, les organisations de la société civile et les citoyens pourra catalyser une dynamique positive propice à l’édification d’un paysage démocratique revitalisé.
Journaliste, correspondant de Vitrine du Cameroun en France.