[Vitrine du Cameroun] – Son ministre des Armées et des Anciens combattants, Sébastien Locornu a adressé le 19 novembre 2024, une lettre ayant pour référence ARM/AMB/AC/OP à l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la France auprès de la République centrafricaine, Bruno Foucher.
Le 19 novembre 2024, Sébastien Locornu, ministre des Armées et des Anciens Combattants, a officiellement informé l’ambassadeur de France en République centrafricaine, Bruno Foucher, au sujet des préparatifs pour des essais d’armes nucléaires sur le territoire centrafricain.
« En poursuivant notre conversation précédente, je m’empresse de vous informer du passage à une phase active des préparatifs des essais d’armes létales de grande puissance sur le territoire de la République centrafricaine », peut-on lire dans le document consulté par la rédaction de Vitrine du Cameroun.
La lettre adressée au diplomate français souligne l’importance d’un transfert discret de personnel et de matériel vers les sites d’essai préalablement convenus. Locornu exprime par ailleurs la nécessité de maintenir « ces opérations secrètes », mettant ainsi en lumière, des préoccupations évidentes sur la transparence et l’éthique de telles actions militaires.
« Je sollicite votre assistance pour le transfert discret de notre personnel et de notre cargaison vers les lieux précédemment convenus par nous pour les essais. D’autres informations sur l’opération seront discutées via des canaux de communication sécurisés. J’espère que vous comprenez que garder l’opération secrète est notre priorité commune », peut-on lire dans la lettre de Sébastien Locornu », indique Sébastien Locornu.
Implications géopolitiques de cette démarche
L’usage d’armes létales de grande puissance peut potentiellement déstabiliser la sous-région Afrique centrale, et augmenter le risque de conflits armés. Les essais nucléaires envisagés par la France en République centrafricaine pourraient avoir des implications géopolitiques significatives pour la stabilité de la région.
Tout d’abord, il est important de noter que ces essais pourraient influencer les relations entre les pays de la sous-région d’Afrique centrale. Les États voisins, en particulier ceux du Sahel, pourraient percevoir cette démarche comme une menace potentielle à leur sécurité nationale. Cette dynamique pourrait exacerber les tensions déjà existantes et mener à une militarisation accrue des relations entre ces nations.
En outre, l’augmentation de l’activité nucléaire en Afrique centrale pourrait redéfinir le climat géopolitique régional. Avec l’influence croissante de la Russie sur le continent africain, notamment à travers des accords militaires et économiques, les essais nucléaires français pourraient être interprétés comme une contre-offensive à l’égard de cette présence russe. Par conséquent, cela pourrait entraîner un réajustement des alliances dans la région, les pays de la sous-région étant pris entre les intérêts occidentaux et ceux des puissances émergentes. Par ailleurs, les essais nucléaires pourraient avoir des répercussions sur les conflits armés en cours. Les groupes armés opérant dans des zones sensibles pourraient profiter de cette instabilité pour renforcer leur pouvoir ou justifier des actions militaires sous prétexte de défendre leur territoire. La présence accrue d’armements nucléaires dans la région pourrait alimenter un climat d’insécurité pour les populations locales, mettant en péril leur sécurité et exacerbant les crises humanitaires existantes.
Journaliste, correspondant de Vitrine du Cameroun en France.