[Vitrine du Cameroun] – Le 13 août 2024, s’est tenue une concertation marquante entre la Cameroon Radio Television (CRTV) et les organismes de gestion collective des Droits d’auteur et droits voisins. Ce dialogue visait à résoudre un litige financier remontant à plusieurs années, centré sur une dette substantielle de la CRTV envers les artistes et ayants droit camerounais.
L’origine de cette dette remonte aux années 2015, 2016 et 2017. Durant cette période, la CRTV, en tant que média étatique, avait accumulé des arriérés de paiement d’environ 850 millions de FCFA liés aux droits d’auteur et droits voisins. Ces redevances représentent les compensations dues pour l’utilisation des œuvres musicales des artistes, tant dans les programmes de radio que de télévision.
Toutefois, bien que la CRTV ait consenti à honorer cette dette, des différends ont surgi concernant la légitimité de la Sonacam à en réclamer le remboursement. Depuis sa création en 2020, la Sonacam s’est retrouvée mêlée à des revendications complexes liées aux remboursements de la dette de la CRTV. Ironiquement, bien qu’elle ne soit pas éligible à ces réclamations, elle a néanmoins pris une position active dans cette bataille financière.
Toutefois, le rôle de la Sonacam dans ce dossier sème une grande confusion. Les artistes, espérant voir résolue la question des droits d’auteur, se retrouvent entraînés dans un flot de désinformation et de malentendus. Cette démarche est perçue par beaucoup comme une tentative de manipulation, ce qui n’a fait qu’accroître la défiance des artistes envers les institutions censées protéger leurs droits. En se focalisant sur une dette à laquelle elle n’était pas initialement liée, la Sonacam contribue à embrouiller un problème déjà complexe, détournant l’attention des véritables questions touchant la gestion des droits d’auteur.
« Il faut noter pour le regretter que l’agitation de la Sonacam est une tempête dans un verre d’eau car elle n’est pas concernée par cette créance. Tout simplement parce qu’elle n’existait pas avant cette créance qui concerne les OGC anciennement agréés avant décembre 2017. Pour l’art Musical, il s’agit de la CMC, la SOCAM et pour le reste la Scaap, la Sociladra, la Socadap qui sont évidemment membres de l’Orsar signataires d’un protocole d’accord signé entre les parties », explique Sam Mbende, PCA de la CMC.
En d’autres termes, le fait que la Sonacam n’ait pas été impliquée contractuellement dans cette créance rend sa position difficile à comprendre et à défendre. En se mêlant de manière aussi active à une affaire qui ne relève pas de son périmètre, la société dirigée par Ateh Bazor met en péril non seulement sa propre mission, mais aussi risque d’alimenter un climat de méfiance parmi les artistes.
Appel à la patience et à la responsabilité des Artistes
Suite aux récents événements liés aux droits d’auteur, le ministre de la Communication, également président du conseil d’administration de la CRTV, a lancé un appel aux artistes pour qu’ils fassent preuve de patience et de confiance envers les institutions de la République. Cette demande de patience et de responsabilité vient en réponse à l’impasse actuelle concernant le remboursement de la dette de la CRTV envers les artistes nationaux.
La réunion prévue pour le 3 septembre 2024 est un jalon. Ce moment sera crucial, non seulement pour les artistes, mais également pour l’ensemble de l’industrie créative du pays, qui espère une résolution définitive à cette problématique. La présence active et l’engagement serein des artistes lors de cette réunion pourraient fortement influencer l’issue finale de ce processus de remboursement.
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