
[Vitrine du Cameroun] – Dans une tribune récente, l’écrivaine Calixthe Beyala soulève une question cruciale sur l’histoire du peuple Eton au Cameroun. Elle dénonce l’ostracisation dont cette communauté a été victime, en particulier après l’assassinat du nationaliste Osandé Afana.
Calixthe Beyala évoque les calomnies et la désinformation orchestrées par les « tenants du pouvoir et l’administration coloniale ». Selon elle, cette campagne a contribué à la marginalisation des Eton, les écartant de nombreuses discussions publiques qui affectent leur statut aujourd’hui. Beyala appelle à reconnaître cette injustice et à donner voix à ce peuple qui « souffre en silence depuis des décennies ».
La tribune de Beyala n’est pas simplement un cri de désespoir ; elle est plutôt un appel à la réhabilitation du peuple Eton dans le discours public. Reconnaître cette communauté, son histoire et ses luttes est essentiel pour construire une société camerounaise plus inclusive. À travers ses mots, elle incite à un dialogue nécessaire pour réparer les injustices passées et pour promouvoir un avenir partagé.
Vitrine du Cameroun s’est procuré ce texte historique et vous le propose
« Après André-Marie Mbida, 1er premier Ministre du Cameroun qui avait gagné les élections face au colonisateur Louis-Paul Aujoulat, et qui sera renversé grâce aux collabos camerounais – Après l’assassinat du nationaliste Osandé Afana, les Eton furent mis au banc de la chose publique, ostracisés par une communication savamment orchestrée par les tenants du pouvoir et l’administration coloniale.
On fit courir sur ce digne peuple, les plus infâmes calomnies ! On disait alors qu’ils étaient des mangeurs de savon, des sauvages, des impulsifs, des incontrôlables, un peuple qui souffrait d’un quart d’heure de folie par jour !
Ces rengaines nauséabondes furent reprises par la population camerounaise. L’Eton était devenu subitement un sous-homme, donc, normal qu’il n’occupe plus de poste de responsabilités, que sa parole devienne aussi légère qu’une feuille morte au vent, que n’importe qui pouvait lui crachouiller dessus !
Grand-mère en souffrait beaucoup et murmurait : « C’est de la faute de Mbida et d’Afana ! »
Plus tard, en tant qu’écrivain, les camerounais l’air de rien, essaieront de discréditer ma parole : » Le quart d’heure de la folie Eton » charriaient-ils, oublieux que ces propos me blessaient.
Le peuple Eton, calme et brillant a subis tout cela sans haine. Il compte dans ses rangs, de grands intellectuels, de magnifiques savants et d’extraordinaires hommes et femmes de lettres. Peuple de courage et d’abnégation, il a toute mon admiration car il s’est sorti de tout ce marasme. »
Publié Calixthe Beyala sur la page « Calixthe Beyala Francophonie »,
Le vendredi 7 mars 2025 à 00h28.

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