
Crédit photo : AFCA
[Vitrine du Cameroun ] – Le jeudi 22 mai 2025, l’Hôtel Mansel de Yaoundé a accueilli une conférence de presse autour du thème : « Assurance automobile : nécessité ou obligation ; autonomisation de la personne victime d’accident ». Portée par l’Association africaine des Accidents (AFCA), cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Route et ambitionne de replacer les victimes d’accidents au cœur de la réflexion sur l’assurance et la sécurité routière.
Organisée en marge de la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route qui est célébrée chaque année depuis l’adoption de la résolution A/RES/60/5 de l’ONU en 2025, cette rencontre avait un double objectif : sensibiliser sur les démarches à suivre en cas d’accident et mettre en lumière le chemin vers l’autonomisation des victimes, au-delà du traumatisme vécu.
Quand l’assurance devient un enjeu de vie
La conférence a réuni un panel d’experts issus de divers secteurs concernés par la problématique posée. Dès l’entame, les interventions d’un procureur de la République, d’un représentant de la gendarmerie nationale et des représentants de compagnies d’assurance ont jeté un éclairage sur la réalité : l’assurance automobile n’est pas seulement une obligation légale, mais une véritable nécessité sociale.
Le Commissaire Francis Eto Mengbwa, émissaire de la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN), a rappelé que les enjeux liés à la sécurité routière vont bien au-delà du Cameroun, il s’agit d’un problème de santé publique reconnaît comme tel par l’Organisation mondiale de la Santé. Non sans citer les efforts des Nations unies au cours de la décennie d’action pour la sécurité routière (2011-2020 puis 2021-2030), le responsable de la centralisation des données sur les accidents de la circulation dans la police camerounaise a détaillé les piliers de cette stratégie, insistant notamment sur l’importance de régimes d’assurance adaptés et d’enquêtes judiciaires rigoureuses. A sa suite, le lieutenant Antoine Hervé Claude Olangana a présenté à l’assistance, les solutions existantes pour faire face à des cas d’abus ou de trafic d’influence sur la route lors de la survenue des accidents. Les victimes putatives de ces comportements peu orthodoxes peuvent, précise-t-il, contacter la gendarmerie au 1501 ou la police au 1500.
Du point de vue de la justice camerounaise, le procureur Ferry Armand Mpinda a alerté sur la multiplication des assurances factices, souvent vendues à bas prix en dehors des canaux officiels. Il a ainsi invité les usagers à plus de prudence tout en relevant les sanctions auxquels s’exposent les contrevenants . « Si quelqu’un vous propose une assurance d’un an à 40 000 FCFA, vignette comprise, interrogez-vous ! Une telle offre est rarement conforme à la législation. », prévient-il. Le magistrat a par ailleurs rappelé que seule une lecture attentive du contrat et une souscription auprès d’une structure agréée permettent de garantir la validité d’une couverture.
Suivi médical et autonomisation sociale
Au-delà des constats effectués, la conférence a également ouvert des pistes de solutions concrètes. François Le Grand, promoteur du projet Route, a rappelé utilement les avancées récentes portées par l’AFCA. « Depuis, des avancées notables ont été enregistrées : mise en place d’un guide simplifié pour les victimes, lancement de campagnes digitales d’information et de sensibilisation sur les droits à indemnisation, et partenariats entre acteurs publics et privés pour accélérer le processus de prise en charge», indique-t-il. Au rang des mesures phares : on peut noter la transmission accélérée des procès-verbaux de constat aux assureurs, facilitée par AFCA, ainsi que des conventions de partenariat avec les structures sanitaires.
Le cadre d’échange s’est également tourné vers l’avenir, en s’intéressant à l’après-accident. Un exposé d’Andreas Danielle Djeumo, entrepreneur, a détaillé la procédure d’autonomisation des victimes une fois leur consolidation médicale acquise. Une démarche inclusive, pour redonner aux personnes accidentées la maîtrise de leur destin, loin du statut passif de « victime à indemniser ».Loin d’être une simple conférence, l’événement a aussi été le lieu de témoignages poignants, provenant de victimes d’accidents de la route. C’est le cas de Nestor Chendjou, un accidenté devenu tétraplégique en 2023 et désormais pris en charge par l’AFCA. Malgré son handicap et le choc subi, ce dernier a bénéficié d’une réinsertion plus aisée dans la société grâce à l’Association. « J’ai été victime d’un accident qui m’a rendu tétrapelgique en 2023. Après plusieurs rééducations qui n’ont pas abouti, j’ai appris à vivre avec mon handicap grâce à la prise en charge de l’AFCA», a confié, ému, le jeune homme aux journalistes.


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