
[Vitrine du Cameroun] – Le tribunal a entendu les différentes parties lors de cette audience, mais n’a pas encore rendu sa décision.
Trois individus ont comparu le 26 juin dernier devant le Tribunal de Première Instance de Ntui pour répondre de faits liés à la commercialisation illégale d’écailles de pangolins. Ils avaient été arrêtés en septembre 2023 à Ngoro, dans le département du Mbam-et-Kim, lors d’une opération conjointe menée par les agents de la délégation départementale des forêts et de la faune, avec l’appui des forces de police.
Au moment de leur interpellation, les mis en cause étaient en possession de 91 kilogrammes d’écailles de pangolins géants, dissimulées dans des sacs de céréales et de farine. Ces produits fauniques, issus d’une espèce en danger critique d’extinction, étaient destinés à la vente illégale. Leur détention et tentative de commercialisation constituent une infraction grave aux lois en vigueur sur la protection de la faune.
L’affaire, initialement examinée le 22 mai, avait été renvoyée au 26 juin pour la poursuite de l’instruction. Le tribunal a entendu les différentes parties lors de cette audience, mais n’a pas encore rendu sa décision. Le verdict est attendu dans les prochains jours.
L’organisation non gouvernementale The Last Great Ape Organisation (LAGA), spécialisée dans l’application de la législation faunique, a accompagné les autorités camerounaises tout au long de cette procédure judiciaire, apportant son expertise technique et juridique.
Selon Tah Kaba Eric, directeur adjoint de LAGA, cette affaire reflète l’importance du travail conjoint entre institutions publiques et partenaires non gouvernementaux pour faire face au trafic de faune sauvage. Il observe une tendance à la baisse des saisies d’écailles de pangolins, tout en soulignant que le trafic persiste, bien que de façon moins visible.
Un rapport récent de la Wildlife Justice Commission, couvrant la période 2015–2024, confirme cette diminution du commerce illégal de pangolins à l’échelle mondiale. Ce recul est attribué à une meilleure application des lois, à des opérations de terrain plus efficaces et à la coopération renforcée entre les acteurs de la lutte contre la criminalité faunique.
Le rapport appelle cependant à maintenir la vigilance et à renforcer les efforts pour dissuader les trafiquants. Il recommande une mobilisation constante des autorités judiciaires, des forces de l’ordre et de la société civile pour garantir la protection des espèces menacées, dont le pangolin fait partie.
L’affaire en cours à Ntui illustre bien les avancées obtenues grâce à la mise en œuvre de la loi faunique de 2024, qui encadre désormais avec plus de rigueur le commerce des produits issus de la faune. Le jugement à venir sera observé de près par les acteurs de la conservation et de la justice environnementale.







