
[Vitrine du Cameroun] – La Commission de l’Union africaine a organisé le Sommet extraordinaire sur le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) post-Malabo, du 9 au 11 janvier 2025 au Centre de conférences Speke Resort de Kampala (Ouganda).
L’événement était organisé conjointement par la Commission de l’Union africaine, le Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable (DARBE) et l’Agence de développement de l’Union africaine – Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (AUDA-NEPAD). A l’issue des travaux de la session extraordinaire, la stratégie et le plan d’action décennaux du PDDAA pour la période 2026-2035.
La déclaration du PDDAA de Kampala a surtout défini une vision pour la transformation des systèmes agroalimentaires africains pour la période 2026-2035. Après les engagements souscrits à Maputo (2003) et Malabo (2014), la nouvelle stratégie agricole continentale a pris en considération les nouveaux enjeux de sécurité alimentaire et de résilience face aux crises agricoles qui frappent l’Afrique. De manière concrète, elle promeut la transformation inclusive des systèmes agroalimentaires de l’Afrique pour une croissance économique durable et une prospérité partagée.
La feuille de route pour l’agriculture africaine définie pour les prochaines décennies a été déclinée dans un contexte où plus de 280 millions d’Africains souffrent de la faim, malgré le paradoxe d’un continent riche en terres agricoles. Les 55 pays membres de l’Union africaine ont jeté les bases d’une agriculture révolutionnaire qui mise sur la production durable, l’intensification de l’implication des jeunes et femmes, le renforcement du commerce intra-africain, la promotion des cultures à haute densité nutritionnelle et le renforcement de la gouvernance des systèmes agro-alimentaires, entre autres.
Lors de la trente-septième session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine en février 2024, les chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le continent n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs et cibles du PDDAA de Malabo d’ici 2025. Toute chose qui a suscité un appel à l’élaboration d’un programme PDDAA post-Malabo pour construire des systèmes agroalimentaires résilients.
Il faut indiquer que le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) joue un rôle essentiel dans la transformation de l’agriculture en Afrique depuis son lancement en 2003. Ce programme vise à accroître la sécurité alimentaire et la nutrition, à réduire la pauvreté rurale, à créer des emplois et à contribuer au développement économique tout en préservant l’environnement. Le PDDAA vise un taux de croissance annuel de 6% dans le secteur agricole, les Etats membres de l’Union africaine consacrant au moins 10% de leur budget à l’agriculture.
L’Afrique à la croisée des chemins, selon l’économiste senior Adama Ekberg Coulibaly de la CEA
Participant aux assises de Kampala, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) par la voix du chef de section des initiatives sous-régionales au bureau Afrique centrale, Dr. Adama Ekberg Coulibaly, a réitéré son engagement et sa disponibilité à accompagner la mise en œuvre sans délai du PDDAA 2026-2035. « La CEA en tant que partenaire au développement est prête à s’aligner pour apporter son soutien technique et financier dans la mise en œuvre du document qui est un plan d’actions pour mettre l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier sur les rails. Nous sommes à la croisée des chemins pour que l’Afrique retrouve ses marques dans la course à la performance agricole, pour compter entrer dans la cour des grands et accélérer la recherche continue pour entrer dans le cercle fermé des superpuissances agricoles », a indiqué l’économiste senior.
A en croire notre interlocuteur, l’Afrique centrale est la région la moins performante dans la réalisation des sept engagements pris à Malabo, à l’exception des pays comme le Rwanda. « Les Etats de l’Afrique centrale en particulier se trouvent face au défi de mobiliser les financements pour transformer l’agriculture africaine et accélérer la mise en place de la ZLECAf. Il s’agit surtout de mobiliser des fonds propres pour financer la concrétisation des plans d’action qui sont restés sur papier, pour parvenir à cette vision partagée de l’Afrique que nous voulons en 2063 », soutient Dr. Adama Ekberg Coulibaly. L’enjeu est d’opérer une rupture avec le mode de pensée selon lequel les ressources doivent venir à chaque fois des partenaires techniques et financiers pour financer les priorités de transformation du continent.

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