
Charnelle Koubo Labo
[Vitrine du Cameroun] – La responsable de la Société coopérative simplifié des apiculteurs des monts Bamboutos (SCOOPS-AMONBA) explique le bien-fondé de la participation du groupe à la deuxième édition des REDEO à Bafoussam. Elle met également en relief le soutien apporté par l’Ong américaine Rainforest Alliance pour l’autonomisation de ses membres.
Du 13 au 22 décembre 2024, votre coopérative a pris part à la deuxième édition des REDEO à Bafoussam. Racontez-nous l’expérience que vous y avez vécue ?
Lors des Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exhibitions de la région de l’Ouest (REDEO), notre coopérative a exposé le miel, la cire d’abeille, l’extrait de propolis, le lait de toilette fait à base de cire d’abeille et d’extrait de propolis, les baumes de massage fait à base de cire d’abeille et d’extrait de propolis, les crèmes de cheveu pour épaissir, faire grandir et faire pousser les cheveux, des bougies, etc.
La quantité de miel proposée par les trois structures présentes (APEB, Ndasse et coopérative proprement dite) était estimée à plus de 300 litres. Avec le temps, nous allons travailler sur le pollen, la gelée royale et bien d’autres. Il est vrai que la coopérative n’a pas encore d’équipements. Mais le projet est en gestation. Il faut préciser que la coopérative est constituée de 56 personnes. Elle a été créée en juillet 2024 et est constituée de 60 à 65% de femmes. Nous avons plusieurs projets, notamment celui de mettre du miel de qualité sur le marché surtout les produits dérivés du miel. Nous avons aussi le projet de mettre sur pied une vitrine pour la commercialisation des produits, basée à Mbouda où se trouve le siège social de la coopérative. La capacité de production est de plus de 5000 litres de miel par an.
Quels sont les prix des différents produits proposés ?
Le contenant d’un litre de miel coûte 4000 F. Le demi-litre coûte 2000 F. Le kg de cire d’abeille coûte 2000 F. Le demi-litre d’extrait de propolis coûte 10 000 F. Le contenant de 100 ml coûte 2500 F. Nous avons aussi le lait de toilette 300g qui coûte 1000 F. Le baume de massage de 5g coûte 500 F. La crème de cheveux de 20 g coûte 1000 F.
Peut-on avoir une idée des besoins de la coopérative ?
Les besoins de la coopérative sont d’abord d’avoir un siège social, mieux une vitrine pour exposer nos produits régulièrement et des équipements, notamment les extracteurs et autres. Nous produisons actuellement grâce aux subventions que Rainforest Alliance a donné aux GIC Ndasse et APEB. Nous profitons des appuis que l’Ong avait remis à ces GIC pour le moment.
Comment appréciez-vous les appuis octroyés par Rainforest Alliance pour produire du miel de qualité et aux normes ?
L’appui de Rainforest Alliance a été capital pour nous. Avant, on pratiquait l’apiculture de façon vague. Les femmes ne s’y intéressaient même pas. Rainforest Alliance nous a formé et nous a donné l’intérêt qu’il y à produire le miel dans les monts Bamboutos. Ensuite, ils nous ont encouragé de sorte que les apiculteurs se multiplient, à travers les formations sur la transformation, les équipements octroyés à certains GIC. L’appui de Rainforest Alliance a été important dans l’épanouissement économique de tous les membres de la coopérative. A ce jour, tous les membres ont subi au moins une formation sur les bonnes pratiques apicoles.
Dans quelle mesure le projet COBALAM développé par le Minepded, ONU-Environnement et le Fonds pour l’environnement et mis en œuvre par Rainforest Alliance participe à l’autonomisation socio-économique des femmes ?
Avant, en ce qui me concerne, j’étais dans une école de formation. On préférait opérer dans l’élevage des poulets de chair et de porc. Très peu avaient le courage d’affronter l’abeille. Mais, quand je suis arrivé, Rainforest Alliance m’a encouragé et j’ai eu mon premier rucher en octobre 2022. Aujourd’hui, j’ai plus de 50 ruches. Rainforest Alliance nous a encouragé en nous amenant dans les foires, les comices et divers endroits pour prospecter le produit. Cela a contribué à étoffer notre portefeuille-clients. Maintenant, la demande est forte et je suis bousculée, de sorte que j’encourage d’autres jeunes autour de moi à s’intéresser à l’apiculture car il y a un potentiel marché autour. Je crois que plusieurs femmes peuvent s’épanouir et se réaliser dans ce secteur d’activités. Pour celles qui ont peur d’aller au rucher, il y a le volet transformation qui peut à lui seul leur permettre de s’autonomiser.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
La principale difficulté est le conditionnement. Nous conditionnons encore nos produits dans les bouteilles en plastique. Mais, l’idéal serait de les conserver dans les plastiques alimentaires ou dans les bouteilles cassables. Dans les bouteilles cassables et alimentaires, le miel dure plus longtemps et garde ses vertus. Il faut reconnaître que Rainforest Alliance nous a soutenu avec des contenants d’un litre, de demi-litre, de quart de litre ainsi de suite. Mais, nous avons besoin de monter à échelle pour être au niveau des professionnels pourquoi pas.
Comment est-ce que vous entrevoyez l’avenir au sein de la coopérative ?
L’avenir est prometteur. Je vois qu’à la longue, je vais vivre essentiellement de l’apiculture et des ventes de mes produits. C’est d’ailleurs mon projet et mon rêve de susciter des apiculteurs professionnels afin que l’activité nourrisse son homme.

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