
[Tribune] – La France se retrouve aujourd’hui piégée dans un paradoxe qu’elle refuse d’assumer : d’un côté, elle clame haut et fort qu’elle subit une « submersion migratoire » en provenance d’Afrique, et de l’autre, elle perpétue elle-même une « submersion de pillage » en maintenant une mainmise économique et monétaire sur ses anciennes colonies.
Cette hypocrisie structurelle, entre rejet des Africains sur son territoire et exploitation continue de l’Afrique, illustre l’impossible équilibre qu’elle tente de maintenir.
I- SUBMERSION MIGRATOIRE : UNE PANIQUE ORGANISÉE
Le discours politique français s’est progressivement radicalisé autour d’un fantasme : celui d’une immigration africaine massive, incontrôlée, qui menacerait l’identité nationale. Pourtant, les chiffres contredisent cette vision. La majorité des migrations africaines sont intra-africaines, et l’Europe ne représente qu’une infime partie des flux migratoires du continent.
Mais la France alimente cette peur pour justifier des politiques toujours plus répressives :
• Fermetures de frontières ;
– Lois sur l’immigration de plus en plus strictes ;
– discours populistes qui désignent l’Africain comme le bouc émissaire des maux économiques et sociaux du pays.
LE PROBLÈME ?
Cette posture est intenable, car la France reste paradoxalement dépendante de cette main-d’œuvre qu’elle diabolise. Secteurs de la santé, du BTP, de la restauration : les travailleurs immigrés africains sont indispensables à son économie, tout en étant désignés comme une menace.
II- SUBMERSION DE PILLAGE : LE SILENCE GÊNANT SUR L’EXPLOITATION DE L’AFRIQUE
Pendant que la France se barricade, elle continue d’entretenir un autre phénomène : la submersion de pillage, bien réelle celle-ci. Les pays africains, en particulier ceux de la zone Franc CFA, restent sous une tutelle monétaire qui bride leur développement. Le Franc CFA, arrimé à l’euro et contrôlé en partie par la Banque de France, empêche les États africains de mener des politiques économiques souveraines.
Mais la domination ne s’arrête pas à la monnaie. La France est impliquée dans l’extraction massive des ressources naturelles africaines : uranium au Niger, pétrole au Gabon, cacao en Côte d’Ivoire… À travers ses multinationales, elle continue d’exploiter l’Afrique, captant la richesse sans jamais permettre aux populations locales d’en bénéficier. Pire, elle entretient des régimes complaisants, prêts à brader les ressources nationales en échange du soutien de Paris.
Dans ces conditions, comment s’étonner que des milliers d’Africains fuient la misère et l’instabilité pour chercher une vie meilleure ? La France refuse d’assumer sa part de responsabilité : elle veut des richesses africaines, mais pas les Africains.
III- L’ABSURDITÉ DU DOUBLE DISCOURS FRANÇAIS
Le cœur du problème, c’est que la France veut tout et son contraire. Elle se présente comme une puissance protectrice des droits de l’homme tout en soutenant des régimes autocratiques en Afrique. Elle prétend lutter contre l’immigration irrégulière, mais détruit les économies locales en entretenant un système monétaire et commercial inégalitaire. Elle veut limiter les flux migratoires tout en exploitant une main-d’œuvre étrangère bon marché.
Ce double jeu atteint son paroxysme avec les interventions militaires françaises sous couvert de lutte contre le terrorisme, Paris maintien des troupes en Afrique pour protéger ses intérêts stratégiques, tout en niant toute ingérence. Pourtant, la montée du sentiment anti politique impérialiste français dans plusieurs pays du Sahel montre bien que cette posture ne convainc plus.
IV- UNE ALTERNATIVE EST-ELLE POSSIBLE ?
Ce système de contradictions ne pourra pas tenir indéfiniment. Trois (03) choix s’offrent à la France :
– Mettre fin au Franc CFA et permettre aux États africains de gérer leur économie sans ingérence.
– Repenser la relation migratoire en reconnaissant que l’Afrique est un partenaire incontournable et non un « fardeau ».
– Cesser le pillage économique et investir réellement dans un développement équitable.
L’Afrique n’a pas besoin de charité ni d’ingérence, mais de justice économique. Tant que la France continuera à jongler entre rejet et exploitation, elle alimentera elle-même la crise qu’elle prétend combattre.

Je suis Stratège et Analyste diplômé de la Be-Great University College of Homeland Security and Défense. Spécialiste des questions de Sécurité et Défense et certifié Security/Safety Manager par l’ ISC ( Independent Security Council) organisation Internationale des experts et professionnels de sécurité/Défense.
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