
[Vitrine du Cameroun] – L’activité s’inscrit dans le cadre d’un projet porté par le ministère camerounais de l’Environnement, soutenu par ONU-Environnement et financé par le Fonds mondial pour l’environnement (GEF).
Du 26 au 28 mars 2025, l’Ong internationale Rainforest Alliance a distribué du matériel apicole à la deuxième cohorte d’apiculteurs formés dans le cadre du projet visant à éliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion des durable des forêts à travers une gestion communautaire des paysages (COBALAM). Solange Tchouankam, apicultrice à Bana dans la région de l’Ouest, ne tarit pas d’éloges. « Je remercie Rainforest Alliance pour notre formation théorique et pratique. Il y a beaucoup de choses que je ne connaissais pas. Je pratiquais l’apiculture au hasard. Or, dans la formation suivie, j’ai reçu beaucoup de connaissances », expliquait avec joie cette bénéficiaire le 28 mars dernier à la commune de Bangou. « Ils sont nombreux qui veulent suivre une formation pareille mais n’en ont pas l’occasion. L’initiative a permis de donner une seconde chance à ceux qui étaient en chômage et ne savaient quoi faire. Désormais, je sais récolter et presser le miel. Notre formation a été réussie. Chacun ira placer ses ruches et huit mois ou un an plus tard, nous irons récolter », a-t-elle poursuivi.
René Foka, apiculteur en cours d’installation à Bangou, n’est pas insensible à un tel geste. « L’apiculture est une activité génératrice de revenus qui va nous permettre d’accroître nos moyens de subsistance et de mettre sur le marché du miel de qualité. Je n’ai manqué à aucune formation. L’objectif premier pour moi était de découvrir le monde des abeilles. Chemin faisant, j’ai découvert que c’est une niche d’opportunités », explique-t-il. Et de poursuivre : « Avec les équipements reçus, je serais opérationnel sur le terrain. Si le miel est mal produit, il peut devenir un poison. C’est la raison pour laquelle je m’engage à respecter les consignes techniques de colonisation des abeilles, de production et de récolte pour que le miel que je vais mettre sur le marché soit irréprochable ».
Un projet soutenu au plus haut niveau par le Minepded, ONU-Environnement et le GEF
Le maire de la commune de Bangou, Paul Sikapin, s’est réjoui de voir sa commune bénéficier de ces équipements modernes, destinés à améliorer les conditions de travail des apiculteurs de sa localité et à approvisionner le marché en miel de qualité. « Ce n’est qu’un volet des interventions de Rainforest Alliance. En plus des forêts sacrées, des zones dégradées qui ont été restaurées, des formations des producteurs sur l’agriculture durable, Bangou est béni », exprime l’édile.
Dans le paysage des monts Bamboutos, la commune de Fongo-Tongo dans le département de la Menoua a aussi bénéficié des équipements le 26 mars 2025. « Le projet COBALAM a soutenu la formation des apiculteurs sur la transformation des produits de la ruche, tels que la production de baumes à base de cire d’abeille, du vin de miel et des bougies en cire d’abeille », déclare le premier adjoint au maire de Fongo-Tongo, François Tenefoh.
Le projet est porté par le ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du développement durable (Minepded) avec Rainforest Alliance comme partenaire technique et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) comme agent du Fonds mondial pour l’environnement (GEF) qui suit ce projet au quotidien. « Nous avons commencé dans les monts Bamboutos avant d’arriver dans les monts Bana-Bangangté-Bangou. Dans les monts Bamboutos, nous avons distribué une première série en 2022. On a constaté que l’apiculture était pratiquée dans les deux paysages et que c’était un facteur important pour booster la productivité. Raison pour laquelle nous avons décidé d’accompagner les communautés », renseigne Jacques Waouo, coordonnateur des activités de l’Ong américaine Rainforest Alliance dans les Hautes terres de l’Ouest.
L’apiculture: pratique durable et alternative à la lutte contre la pauvreté
Pour y parvenir, il fallait réaliser un diagnostic, pour identifier les problèmes rencontrés par les apiculteurs. Chose faite grâce au recrutement d’une consultante qui a révélé un manque de formation et d’équipements. « Nous avons travaillé avec Rainforest Alliance dans le cadre des bonnes pratiques apicoles. Sur cette base, l’objectif était la préservation des paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou. Sachant que l’apiculture joue un rôle important dans la préservation de l’environnement, cette activité a constitué un pan du projet. Parce que les abeilles butinent les plantes à fleur dans un environnement sain », souligne Annie Florence Youbissi, ingénieur agronome, spécialiste en apiculture et consultante retenue par Rainforest Alliance.
Le souci majeur, soutient Mme Youbissi, est d’amener les producteurs à planter les arbres, pour contribuer à la préservation de la biodiversité et mettre sur le marché du miel de qualité et compétitif. « A travers l’apiculture, on peut résoudre le problème de pauvreté. Chacun peut avoir des revenus pour nourrir sa famille, envoyer ses enfants à l’école et en même temps prendre soin de soi-même », faut observer l’experte. Une position unanimement partagée par Jacques Waouo. « L’apiculture est une activité qui va permettre aux communautés locales d’avoir des revenus supplémentaires mais aussi de booster l’agriculture. Cela contribue aussi à l’agriculture biologique et durable. Grâce aux abeilles, les plantes peuvent se multiplier facilement à travers la pollinisation. Plus nous avons des abeilles dans les paysages, plus on est sûr de l’augmentation de la productivité », précise-t-il. Ce dernier réitère la volonté de Rainforest Alliance de concilier l’Homme et la nature en même temps, à travers de bonnes pratiques, aussi bien agricoles qu’apicoles.

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